« Toutes les civilisations, toutes les cultures, ne se valent pas », tels auront probablement été les propos les plus discutés de ce premier week-end de février. A 80 jours d'une élection décisive, celle de la désignation du nouveau, ou non, président de la République française, la déclaration du ministre de l'Intérieur Claude Guéant fait mouche et suscite un tollé de part et d'autre du champ politique français.
[...] Rédaction d'un édito critique Toutes les civilisations, toutes les cultures, ne se valent pas tels auront probablement été les propos les plus discutés de ce premier week-end de février. À 80 jours d'une élection décisive, celle de la désignation du nouveau, ou non, président de la République française, la déclaration du ministre de l'Intérieur Claude Guéant fait mouche et suscite un tollé de part et d'autre du champ politique français. Propos assimilés à une forme de nationalisme, d'ethnocentrisme manifeste portant aux nues la civilisation française, il s'agit pour Monsieur Guéant de vouloir faire admettre aux Français que certaines civilisations sont de valeur inférieure, parce qu'elles ne respectent pas certains principes républicains fondamentaux par exemple. [...]
[...] Toute perspective ethnologique est d'ailleurs là pour le rappeler, l'idée de progrès est relative, toute civilisation n'évolue pas de la même manière, aucun critère ne permet dès lors de porter un quelconque jugement sur une civilisation et la dictature de la pensée unique tend à tort à faire oublier ce constat pourtant essentiel. Et les manifestations de soutien au ministre d'enfoncer le clou. Accepter l'idée que n'importe quelle autre valeur égale les nôtres conduit un jour des hommes à collaborer avec ceux qui mettent des juifs dans des trains a déclaré le secrétaire national de l'UMP Philippe Juvin dans un communiqué, rappelant le visage sombre d'un important aspect de l'histoire politique française de la Seconde Guerre mondiale et relançant un nouveau débat, tout aussi polémique. [...]
[...] Mais ce qui se dessine presque immédiatement, c'est la dimension bien plus politique, et non plus morale, de cette polémique. Les partis politiques de gauche accusent une tentative de manipulation de l'électorat quand au sein du parti majoritaire les soutiens guéantistes se multiplient, interpellant directement une gauche relativiste, trop souple sur toute question polémique pour que ce ne soit pas symbole d'hypocrisie. De part et d'autre on dénonce une instrumentalisation de déclarations détournées ayant pour but de diaboliser le parti majoritaire, ou une stratégie politique visant à glaner des voix du Front national quand les enquêtes d'opinion affolent quant à une hypothétique situation au second tour. [...]
[...] Quand est-ce que ce sera la France qui gagnera les élections ? Au-delà des traditionnels clivages partisans, on ne peut que constater une déviance notoire de la gestion de la chose publique vers un jeu continuel de décrédibilisation personnelle pour le moins malodorant qui laisse les Français penser que leurs élites ne les représentent plus. Ainsi, au-delà de la polémique entourant les propos du ministre de l'Intérieur, ceux-ci sont également sujets de débat en ce qui concerne les travers politiques contemporains. [...]
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