réflexions sur le plan en deux parties
[...] 1999-2000 Conférence d'ouverture de Bertrand BUFFON Avril 2000 Les principes du raisonnement à l'E.N.A. : réflexions sur le plan en deux parties Notre propos n'est pas d'indiquer qu'il existerait une sorte de modèle absolu dans lequel il faut se fondre pour pouvoir réussir aux concours d'entrée. ( ) Reste néanmoins que la manière de présenter, la façon d'organiser un plan, la méthode d'exposition, constituent des éléments que les jurys, à juste titre, sanctionnent (R.-F. LE BRIS, directeur de l'ENA, Sujets et meilleurs copies du concours 1998, ENA, 1999). [...]
[...] Or, ces deux idées se vérifie pour l'ENA : cf. le crédit accordé à la Raison étatique et la rareté du temps imparti parties = 10 minutes). Ainsi, tout plan, fut-il en trois ou quatre parties, du moment qu'il est institutionnalisé, peut être suspecté de dogmatisme (cf. la critique du plan en 3 parties : thèse, antithèse, foutaise L'intérêt du plan en deux parties est d'obliger à la synthèse, à la densité & à la rigueur dans une perspective directement opérationnelle. [...]
[...] L'Etat doit être capable de parler à tous de la même manière, i.e. d'argumenter du point de vue de cette généralité extérieure aux points de vue partiels. Or, c'est en fonction d'un auditoire que se développe toute argumentation (Charles Perelman). D'où la critique du rationalisme d'Etat et de la rigidité cartésienne des principes mis en lumière, qui permettent à l'administration de se réfugier derrière un voile imperméable et obscur. Enfin, il faudrait insister sur l'importance de la référence juridique en matière d'argumentation administrative. [...]
[...] L'énarchie : une domination de type rationnel-légal Le développement des Etats modernes a fait apparaître deux catégories particulières de professionnels, les hommes politiques et les hauts fonctionnaires. Ces hommes, dont les catégories se recoupent de plus en plus (P. Birnbaum), monopolisent peu à peu des fonctions qui étaient autrefois détenues par d'autres catégories sociales (aristocratie, clergé) moins spécialisées et symbolisent le nouvel élitisme Ce phénomène a surtout été souligné par Max WEBER qui en a même fait la marque de la domination dite rationnelle-légale (distincte des dominations légitimes de types traditionnel ou charismatique pour M. Weber), fruit du processus de rationalisation des sociétés occidentales. [...]
[...] Il ne faut pas en effet perdre de vue le but de l'ENA qui est de former des fonctionnaires efficaces et respectueux du droit De même, selon le rapport du jury de 1975 : l'élève ne négligera pas l'apprentissage technique de son métier. S'il n'y a pas un style administratif, il y a un langage de l'Administration, qu'il faut posséder tant par écrit qu'oralement L'enjeu est dès lors de se demander si l'on assiste à l'émergence d'une nouvelle rhétorique (Charles Perelman, Traité de l'argumentation : la nouvelle rhétorique, 1958). [...]
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