Le populisme a servi à l'origine pour qualifier des révoltes de fermiers américains ou d'intellectuels russes. Et pourtant, ce concept s'applique aussi à l'Amérique latine.
Le paradoxe est que le sous-continent latino-américain, appelé « Extrême-Occident », n'a pas engendré un extrême-populisme, fascisme ou stalinisme, mais a affirmé un modèle caractéristique : un populisme qui a touché chaque pays, à un moment ou à un autre, sans pouvoir être réduit à une simple copie d'un phénomène occidental.
Populisme paradigmatique du deuxième tiers du XXè siècle. Séquence historique déterminante puisqu'elle marque le surgissement des masses sans repères sur la scène d'un pouvoir politique qui s'exerce depuis la colonisation sur un mode vertical. On essaiera de voir comment le populisme apparaît comme un compromis entre les illusions de participation des foules introduites par les premières démocratisations, les exigences de justice sociale attisées par le communisme et la persistance du pouvoir des oligarchies, dans un contexte de fragile construction nationale autour de l'Etat.
L'autre problématique est de savoir si le néo-populisme actuel mérite son nom...
[...] Sa femme Evita faisait partie de sa stratégie : jeune et belle, elle se chargeait des œuvres sociales et symbolisait la mère de la nation, à côté de l'homme fort macho. Face à sa volonté de péroniser l'enseignement, l'Eglise catholique s'oppose, l'excommunie, et s'allie avec des militaires pour l'évincer du pouvoir en 1955. Influence depuis son exil, peur des militaires qui exilent jusqu'au corps d'Evita. En 1973, il revient se faire élire avec 62% et le soutien du parti péroniste, mélange de nationalistes de droite dure et d'extrême-gauche castriste. Sa mort en 1974 déclenche une mini guerre civile et l'intervention de l'armée. [...]
[...] D'où la popularité d'un putschiste qui gagne ensuite les élections : Hugo Chavez. A l'inverse des populistes classiques, les néo-populistes ne cherchent pas à encadrer la société, mais profitent de la déliquescence des partis traditionnels pour s'adresser directement aux foules touchées par l'anomie (prédominance dans l'électorat des secteurs informel urbain et des petits exploitants agricoles, plutôt qu'ouvriers et classes moyennes de fonctionnaires). Les partis ou mouvements politiques ne servent plus que de machines électorales, voire de simples moyens juridiques pour se présenter. [...]
[...] Et pourtant, ce concept s'applique aussi à l'Amérique latine. Le paradoxe est que le sous-continent latino-américain, appelé Extrême-Occident n'a pas engendré un extrême-populisme, fascisme ou stalinisme, mais a affirmé un modèle caractéristique : un populisme qui a touché chaque pays, à un moment ou à un autre, sans pouvoir être réduit à une simple copie d'un phénomène occidental. Populisme paradigmatique du deuxième tiers du XXè siècle. Séquence historique déterminante puisqu'elle marque le surgissement des masses sans repères sur la scène d'un pouvoir politique qui s'exerce depuis la colonisation sur un mode vertical. [...]
[...] Après Cardenas, retour à l'ordre conservateur. Vargas : ne touche pas aux structures agraires mais favorise les urbains, plus important politiquement. Dans une perspective fonctionnaliste, le populisme permet de tout changer pour que rien ne change, de faire la révolution avant que le peuple ne la fasse, et organiser le peuple avant qu'il ne s'organise lui-même. Discipliner : l'encadrement du peuple Unité nationale organique communautaire, harmonie nationale. Holisme : Premièrement la patrie, ensuite le mouvement et enfin les hommes (Peron). [...]
[...] Georges Couffignal, Retour du néo-populisme en Amérique latine Pierre Vayssière, L'Amérique latine de 1890 à nos jours, Hachette Paris. Pierre-André Taguieff, L'illusion populiste, Berg Paris. Alexandre Dorna, Le populisme, Puf Paris. Archétype : Peron. Le jeune colonel Juan Domingo Peron prend part à un coup d'Etat en Argentine en 1943, puis devient secrétaire d'Etat au travail, où il se distingue par ses réformes sociales (retraites, congés payés, salaire minimum) et il devient populaire auprès des travailleurs, qui viennent le soutenir quand la junte l'exclut, en 1945, et le libèrent de prison. [...]
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