Il n'est pas facile de catégoriser les politiques publiques. Si certains les envisagent en termes d'acteurs, beaucoup privilégient les analyses sectorielles. Cependant, un nouveau prisme d'analyse semble s'instaurer, au bénéfice de la décentralisation initiée en 1982 : L'analyse territoriale. Comment définir ces politiques territoriales ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Quels bouleversements prospectifs instaurent-elles ?
[...] Les objectifs poursuivis par les collectivités ont aussi évolué. La finalité opérationnelle est désormais plus affirmée que par le passé. Les échelles moyennes, régionales et infrarégionales, sont désormais des cadres privilégiés, et les pratiques participatives sont de plus en plus perçues comme un élément de légitimation de l'exercice. Nous reparlerons plus en détail de cela en évoquant la prospective. Mais plus généralement, de toutes façons, c'est le principe même de décentralisation qui favorise l'émergence des politiques territoriales en remplacement ou complément des politiques sectorielles. [...]
[...] On mènera de grandes campagnes pour réduire les files d'attente dans les bureaux de postes, on installera des distributeurs de timbres automatiques, on embauchera des emplois-jeunes pour aiguiller le client, le renseigner. Mais en milieu rural, la situation sera différente. On interprétera et mettra en œuvre ce même souci de défense du Service Public différemment. On essaiera davantage de préserver l'existence du bureau de poste, plus que d'améliorer ses services. La mise en œuvre des orientations définies par le pouvoir central (gouvernement) sera donc en quelque sorte territorialisée. [...]
[...] Le Pays et l'Agglomération s'organisent autour d'un projet de territoire. Le pays est donc conçu comme un territoire de projet et l'agglomération édifie son développement sur un projet d'agglomération Comme le stipule l'article 26 de la LOADDT (Loi Voynet), Le projet détermine d'une part, les orientations que se fixe l'agglomération en matière de développement économique et de cohésion sociale, d'aménagement et d'urbanisme, de transport et de logement et, d'autre part, les mesures permettant de mettre en œuvre ces orientations. Ce projet se fonde donc sur une stratégie pour le pays ou pour l'agglomération. [...]
[...] L'entrepreneur de services qu'est devenu l'agriculteur peut devenir un acteur du développement local parce que son exploitation ne fonctionne qu'en tissant une foule de liens avec son environnement économique et social de proximité. C'est pourquoi l'agriculture de services peut désormais faire l'objet de politiques locales. Et cet exemple est transposable très largement, illustrant la tombée en désuétude progressive de l'approche sectorielle pour l'approche territoriale. La politique de l'environnement est également très significative de cette primauté du territorial sur le sectoriel qui tend à s'affirmer. Alors qu'on n'envisageait, dans les années 70, la question de l'écologie que dans le cadre national, on a depuis créé des directions régionales de l'environnement. [...]
[...] Les consultations ont pris deux années à être établies, et 16 programmes prioritaires ont émergé. Mais la méthode a du mérite et est pleine d'avenir. Pour l'heure cependant, on constate que ceux-ci sont restés au stade de projet Mais la territorialisation des Politiques Publiques a bel et bien engendré un changement des habitudes de travail, un changement des comportements, et un changement du mode de gouvernance. Conclusion Il y a donc une émergence forte des politiques territoriales, pour répondre aux limites du modèle sectoriel de politiques publiques, et pour s'adapter également aux évolutions institutionnelles dues à la décentralisation et l'intercommunalité notamment. [...]
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