Le modèle traditionnel d'action publique, qui repose sur la distance avec l'administré, l'organisation hiérarchique, une idéologie autoritaire, est sur le déclin. L'Etat-providence est en crise, il ne peut par conséquent plus faire face aux bouleversements actuels.
La politique de la ville constitue la principale réponse apportée à cette nouvelle situation. Elle postule que l'action administrative traditionnelle, par sa dissociation technique des problèmes, empêche l'Etat d'avoir une prise sur la réalité sociale des quartiers à la dérive. Il convient donc d'avoir une approche globale, c'est-à-dire de prendre en compte les interactions existantes entre des domaines qu'a séparées une approche sectorielle. Elle porte donc un modèle alternatif d'action publique où les problèmes à traiter s'inscrivent et trouvent leur réponse sur le territoire, devenu l'opérateur principal de l'action publique. Pourtant, on peut se demander si elle contribue réellement à changer le rapport du citoyen à l'Etat, qui constitue le coeur du problème.
[...] La construction d'un problème social et d'un thème d'action publique, Paris, La Documentation française p.189). On imagine ainsi améliorer la situation des quartiers sur lesquels on opère c'est-à-dire les rapprocher d'une norme abstraite définie a priori, valable partout, en toutes circonstances. Il s'agit d'en faire des quartiers comme les autres, en réalité adaptés aux normes de la classe moyenne, non à celles des habitants qui peuplent ces cités. Il y a là une conception souverainiste des pouvoirs publics en tant que puissance unificatrice, seule détentrice de la capacité de façonner la société, qui découle d'une vision dévalorisée de la société civile. [...]
[...] La politique de la ville a contribué à construire une nouvelle forme de coopération entre les différents niveaux de compétence. Elle apporte l'idée d'une position active de l'Etat local avec la création du sous-préfet à la ville et s'appuie sur un rôle majeur des collectivités locales, porteuses d'un projet et garante de la cohésion de leur territoire. On passe du principe de hiérarchisation au principe d'intégration verticale entre niveaux de responsabilité par le contrat. Ce dernier reconnaît le rôle des collectivités locales par la maîtrise d'ouvrage qui leur est conférée. [...]
[...] Le postulat qui fonde la politique de la ville amène des questions essentielles : les transformations apportées par la politique de la ville ont-elles vocation à contaminer l'ensemble du référentiel politico- administratif ou la politique de la ville a t'elle vocation à n'être qu'une réponse exceptionnelle à un problème exceptionnel en marge du modèle traditionnel et permettant à celui-ci de perdurer ? De plus, ne peut-on craindre que devant l'impuissance relative de la politique de la ville à enrayer les problèmes qu'elle prétend combattre, on ne soit tenté de réactiver la tradition sociopolitique française pour trouver des réponses qui seraient celles du passé, alors qu'il conviendrait surtout de changer le rapport du citoyen à l'Etat ? [...]
[...] La politique de la ville peut-elle réellement contribuer à l'émergence d'un nouveau modèle d'action administrative susceptible de supplanter le modèle traditionnel centralisé d'action administrative ? Introduction Depuis une trentaine d'année, l'Etat-providence fait face à une crise que les gouvernements successifs ne parviennent pas à résoudre. Cette crise coïncide avec la fin du modèle de croissance keynesien-fordien des Trente Glorieuses. Le modèle traditionnel d'action administrative, reposant sur la distance avec l'administré, l'organisation hiérarchique, une idéologie autoritaire est sur le déclin. La politique de la ville constitue la principale réponse apportée à cette nouvelle situation. [...]
[...] Le but de l'empowerment est de construire une communauté susceptible de peser sur les choix, d'adopter une démarche de lobbying auprès des pouvoirs publics sur toutes les questions qui peuvent concerner la communauté. L'empowerment rend les habitants partis prenante des décisions qui les affectent, induit une relation non hiérarchique avec les pouvoirs publics. Il n'est plus tellement question de restaurer la confiance envers les institutions mais plutôt de redonner collectivement confiance aux habitants par le dialogue et l'écoute mutuelle pour qu'ils construisent un pouvoir permettant d'échapper à la relation asymétrique qui préside aux rapports administration/administré en France, d'exercer un contrôle par en bas. [...]
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