L'apparition des ligues régionales depuis les années 1980 dans la vie politique italienne traduit l'inquiétante montée du populisme, liée à la crise des systèmes de partis. Celles-ci désignent des "partis se concentrant sur des parcelles du territoire italien et revendiquant une identité spécifique. Parmi elles, une émergera et dépassera le cadre régional pour proposer un nouveau cadre à l'échelle nationale : la ligue du Nord.
En Italie, leur émergence est la conséquence de la différenciation de la société civile italienne par rapport à une autorité politique centralisée, s'exerçant par le canal des partis. Celle-ci est doublée du développement de centres régionaux et locaux, qui pose la question de la légitimité et de la représentation économique et politique.
[...] Ce parti leghiste est à la tête de treize provinces. Par ailleurs, elle revendique l'élection de 261 maires Structure locale comme alternative institutionnelle : nouvelle expression du cycle de la politique antisystème - mutation des valeurs et des revendications dans une redéfinition des relations politiques traditionnelles dans une optique plus moderne - l'apparition des ligues apparait comme un moyen de combler le vide politique et idéologique du système italien dont les méthodes traditionnelles se sont révélées inaptes à concilier les différences entre régions et les subdivisions locales - la structure les ligues est une structure locale dans leurs régions respectives, ce qui représente une alternative institutionnelle aux principaux partis politiques du pays. [...]
[...] Au début, les électeurs étaient des commerçants du Nord mécontents mais le mouvement s'est étendu jusqu'à devenir une force politique de masse qui obtient des succès électoraux Prédominance et importance de la ligue du Nord - Création en 1991 de cet agrégat de ligues par Umberto Bossi pour assurer une unité de façade et une image fédératrice. Celle-ci prédomine et les autres ligues en sont marginalisées et obtiennent des résultats électoraux très peu conséquents - La ligue du Nord dispose de 60 députés (sur 630) à la Chambre et de 17 sénateurs au Sénat (sur 320) ainsi que 9 députés au Parlement européen (sur 78). Dans le gouvernement de Silvio Berlusconi, la ligue du Nord dispose de quatre ministres et huit secrétaires d'Etat. [...]
[...] En effet, la modernisation économique de l'Italie septentrionale et centrale dans les années 1980 s'oppose au morcellement du centre politique : à mesure que la Lombardie et la Toscane s'enrichissent, la capitale politique semble devenir plus lointaine et inefficace - Le gouvernement italien est assimilé à une bande de voleurs (comme l'atteste le slogan de la ligue du Nord Roma ladrona) qui serait l'émanation du Sud, charge pesant sur l'économie du Nord de l'Italie - Les ligues représentent un mouvement contre le centralisme politico- administratif et socioculturel de Rome : crise de représentation III- Portée et structure de ce mouvement antisystème Un électorat nouveau - apparition d'un électorat hors du système du réseau de partis liés à des associations, en pleine crise de représentation. Dans les années 1980, les premiers électeurs des ligues sont les classes moyennes qui ont progressivement rejeté la politique du PDC - la modernisation économique de l'Italie a permis l'émergence de nouveaux groupes sociaux aux revendications éclatées - Electorat des ligues regroupe essentiellement la population bourgeoise du Nord. [...]
[...] In: Revue française de science politique, 42e année, pp. 36-55. - SACCO (Guiseppe), Italie : les trois vies des ligues régionales. [...]
[...] De plus, elle a obtenu que le gouvernement de Silvio Berlusconi fasse adopter une réforme constitutionnelle qui a été rejetée par référendum populaire en juin 2006, connue sous le nom anglais de devolution (un système fédéral qui aurait remplacé à terme le système régional actuel) Idéologie anti-sud et rejet de l'immigration - impression que l'efficacité du secteur public résulte du noyautage de la bureaucratie par les gens du Sud : sentiment de domination du système politique par les méridionaux - sentiment d'altérité entre septentrionaux et méridionaux : préjugés anti-méridionaux (idée de dégoût, méridionaux sont taxés de personnes inorganisées et voleuses) qui résultent de théorisations raciales du XIXe siècle. Idée qu'il existe deux races italiennes, héritées de théoriciens tels qu'Alfredo Niceforo - rejet de l'immigration, en particulier en provenance du Tiers-Monde. Celle-ci est définie par les ligues comme une menace pour l'authenticité de la culture italienne et pour la spécificité des différentes régions. [...]
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