Pour Max Weber dans Le Savant et le Politique, « les partis politiques sont les enfants de la démocratie et du suffrage universel ». Or, selon l'étymologie, les partis politiques tirent leur origine du vieux français « partir », qui signifie diviser et désignait à l'origine des formations militaires. Ainsi, étymologiquement les partis politiques sont empreints d'une forte connotation péjorative, ce qui s'oppose à la conception de Weber. On peut alors s'interroger sur les liens qui unissent les partis politiques à la démocratie. La démocratie désigne un régime politique dans lequel les citoyens possèdent à l'égard du pouvoir un droit de participation, qu'il soit direct ou indirect. On peut se demander si les partis politiques font obstacle à ce droit de participation ou au contraire permettent un meilleur exercice de ce droit. Un parti politique est selon la définition de Daniel-Louis Seiler « une organisation visant à mobiliser des individus dans une action collective menée contre d'autres, pareillement mobilisés, afin d'accéder à l'exercice des fonctions de gouvernement ; cette action collective et cette prétention à conduire la marche des affaires sont justifiées par une conception particulière de l'intérêt général ». Avant d'étudier les partis politiques au regard du concept de démocratie on précisera que l'on écartera du champ d'analyse le cas des partis monopolistes qui sont intrinsèquement une menace pour la démocratie étant donné qu'ils ne permettent l'expression que d'une seule opinion.
Les partis politiques sont-ils une menace pour la démocratie, c'est-à-dire empêchent-ils l'expression de la souveraineté du peuple ? Ou sont-ils au contraire un soutien pour la démocratie, c'est-à-dire permettent-ils un meilleur exercice du droit de vote et une meilleure lisibilité de l'action gouvernementale ?
Les partis politiques peuvent sembler représenter une menace pour la démocratie au sens strict, c'est-à-dire pour la démocratie comme expression de la volonté générale. Néanmoins en étudiant plus précisément leur action ils soutiennent la démocratie en facilitant son application.
[...] Ainsi, les partis politiques qui dégagent a contrario un programme peuvent être considérés comme un soutien pour la démocratie. Les partis politiques : un soutien pour la démocratie Les partis politiques facilitent l'acte de vote Selon Tocqueville, la démocratie est d'une part la souveraineté du peuple et d'autre part l'état de la société caractérisé par l'égalité. Or l'égalité pose le problème de l'action collective, de l'individualisme. L'égalité détruit les anciens cadres de la société politique. Tocqueville s'est interrogé sur les moyens pour éviter la désorientation des masses que peut provoquer la démocratie, il a essayé de trouver de nouveaux cadres à la société politique. [...]
[...] Les partis politiques font écran entre les gouvernants et les gouvernés et sont en ce sens un obstacle à la démocratie. Ostrogorski dans La démocratie et les partis politiques : met en évidence le fait que les débats internes sont dissimulés au sein des partis, pour arriver à un consensus ce qui peut être considéré comme contraire à l'idéal démocratique Les partis politiques favorisent l'oligarchie Le principe structurant des partis vient d'en haut et non d'en bas, la structure partisane est oligarchique ce qui constitue une menace pour la démocratie. [...]
[...] Selon lui, les partis politiques sont des éléments de base des appareils institutionnels démocratiques dans le sens où ils confortent l'autorité du gouvernement ou au contraire organisent l'insatisfaction pour le renverser. Ainsi, les partis encadrent l'action du gouvernement, sont à l'origine de son programme, préviennent ses dérives autoritaires et constituent en ce sens un soutien pour la démocratie Le parti politique n'est pas démocratique dans la mesure où il existe un réel clivage entre les gouvernants issus des partis politiques et les gouvernés qui sont avant tout des électeurs. [...]
[...] Les partis politiques peuvent sembler représenter une menace pour la démocratie au sens strict, c'est-à-dire pour la démocratie comme expression de la volonté générale. Néanmoins en étudiant plus précisément leur action ils soutiennent la démocratie en facilitant son application. Les partis politiques : une menace pour la démocratie A. Les partis politiques sont contraires à la vision rousseauiste de la démocratie Selon la vision rousseauiste de la démocratie, les lois sont l'expression de la volonté générale, c'est-à-dire la volonté de tous les hommes quand ils raisonnent. Les citoyens doivent exprimer directement leurs souhaits, sans l'intermédiaire de partis politiques. [...]
[...] Il existe une relation positive entre les partis politiques et la démocratie : la démocratie représentative se fonde sur l'action entre les partis. En effet, dès qu'un régime autoritaire amorce un mouvement de démocratisation, les partis se multiplient, alors qu'à l'inverse, lorsqu'un pays va de la démocratie à l'autoritarisme, les partis sont abolis ou maintenus en apparence. Merkl établit une liste des fonctions des partis, il en dégage six : 1. fonction de recrutement et de sélection du personnel dirigeant 2. fonction de genèse des programmes politique pour le gouvernement 3. [...]
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