A bas le communisme ! A bas le communisme!
Mieux vaut être hooligan que dictateur
Mieux vaut être voyou qu'activiste
Mieux vaut être mort que communiste
Comme le montre ce refrain, chanté sur la place de l'Université au printemps 1990 à Bucarest, le retour à la démocratie dans les pays d'Europe centrale et orientale se fait parallèlement à l'expression d'un anticommunisme viscéral. Les partis communistes sont désavoués et semblent réduits à néant, dans l'euphorie et même l'explosion démocratique. Pourtant, leurs héritiers font leur apparition quelques années après 1989 et les PC connaissent ainsi une réhabilitation démocratique.
Il est donc intéressant d'étudier le lien entre transition démocratique et partis communistes, en voyant en premier lieu que l'explosion démocratique de 1989 semble anéantir les héritiers des PC, avant de montrer que c'est la renaissance de ces PC (à travers leurs héritiers) qui va légitimer la transition démocratique.
[...] Le PSH en devient membre en 1996. La récusation du modèle marxiste-léniniste - Aucun parti ne garde une quelconque velléité révolutionnaire. - Les nouveaux partis récusent l'internationalisme, l'universalisme du modèle communiste et privilégient dans leur discours le pragmatisme, en mettant l'accent sur leur compétence, voire leur technocratie qui s'oppose au dogme ou à l'idéologie. - La référence au marxisme est absente du discours de ces partis (seul le PS bulgare continue de s'y référer jusqu'en 1993). - Ils portent un regard critique sur leur histoire. [...]
[...] Ainsi, les partis communistes des pays d'Europe centrale et orientale se sont reconvertis en des partis proches de la sociale-démocratie occidentale, faisant une allégeance à la démocratie, à l'économie de marché et à l'Europe. C'est à ce titre que huit d'entre eux, qui ont satisfait les critères de Copenhague (Slovénie, Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Lituanie, Lettonie, Estonie) ont intégré l'UE en mai 2004. Néanmoins, si cet exposé a essayé de montrer la tendance générale concernant l'évolution des PC d'Europe centrale et orientale, de grandes disparités subsistent, que ce soit dans les pays des Balkans ou de l'ex URSS, où la transition s'est faite douloureusement, ou n'est à ce jour pas encore achevée. [...]
[...] les ex communistes acceptent de jouer le jeu démocratique (le pouvoir n'est plus envisagé comme nécessitant des méthodes violentes et révolutionnaires, mais uniquement des voies légales). La défaite des ex PC n'entraîne pas un changement de régime consolidation de ces jeunes démocraties qui ressemblent à des démocraties occidentales. L'acceptation du consensus démocratique par les partis - Consensus autour de grands principes des démocraties contemporaines : séparation des pouvoirs, alternance, autonomie du pouvoir local, économie de marché. Ils se caractérisent par un engagement résolu en faveur de la participation à l'UE et de l'adhésion à l'OTAN. [...]
[...] Même victoire de l'opposition en Hongrie en 1990. - En Europe orientale (Bulgarie, Roumanie mais aussi Albanie), le changement de système et les premières élections libres se font dans une grande confusion et sous la gestion de l'ancienne direction communiste, aboutissant à la victoire des ex communistes en 1990 en Bulgarie et Roumanie, et 1991 en Albanie. L'instauration d'un véritable pluralisme politique permet que l'opposition remporte les deuxièmes élections libres en Bulgarie (octobre 1991) et en Albanie (mars 1992), mais seulement les troisièmes en Roumanie (novembre 1996) Le renouvellement de l'échiquier politique La dissolution et la conversion des partis communistes - Les PC n'ont plus lieu d'exister après la transition démocratique et l'abolition de leur rôle dirigeant. [...]
[...] Tous ces partis font preuve d'un anti communisme viscéral et d'une foi naïve dans les vertus de l'économie de marché. - Petit à petit, leur nombre se voit réduit avec l'adoption de modes de scrutin plus sélectifs et finalement on assiste à une recomposition progressive des grandes familles politiques : d'un côté la famille sociale-démocrate (partis anciens et ex communistes reconvertis), de l'autre le courant libéral (chrétiens-démocrates, sociaux-libéraux, anticommunistes, etc.). Ainsi, au lendemain de 1989, les communistes ont mauvaise presse et sont écartés par la transition démocratique. [...]
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