2009 : La Révolution cubaine a 50 ans ! Le régime dictatorial mis en place par Fidel Castro est toujours en place, et ce malgré la maladie de ce dernier et son passage de pouvoir à son successeur et son frère, Raúl Castro. Certains pensaient que le retrait forcé de Fidel Castro serait de bon augure pour la libéralisation de l'île. Qu'en est-il ? Pour comprendre le Cuba d'aujourd'hui, il nous faut dresser un panorama, tant politique qu'économique et culturel de Cuba, de 1959 à nos jours.
Tout d'abord, comment expliquer qu'un petit groupe d'hommes (les « barbudos »), marginalement appuyé par quelques secteurs sociaux à ses débuts, ait gagné le soutien d'une grande majorité de la société et que le pouvoir soit resté concentré dans les mains d'une seule personne durant tout ce temps ? Pour le professeur Luis Pérez-Simon, tout est idéologie.
[...] Dans son discours du 26 juillet 2007, pour la première fois, le dirigeant politique se fait censurer par la presse pour avoir promis que tout le monde aurait accès à un verre de lait, alors qu'à Cuba on ne trouve de lait que pour les enfants de moins de 7 ans Pour la première fois, un dirigeant ne vilipende pas les voleurs cubains, mais comprend qu'il s'agit d'un problème structurel du aux bas salaires (environ 15 dollars par mois) et la population vieillissante qui reçoit des retraites de misère. Il s'affirme en faveur d'une amélioration des transports et de la vie quotidienne des Cubains en général. Dans son équipe, on retrouve beaucoup de militaires sur les 8 membres du Gouvernement) et le nombre de femmes est croissant Raúl Castro croit en la militarisation du régime et la technicisation des postes politiques. Il met l'accent sur l'efficacité. Toutefois, malgré les ouvertures, on ne peut véritablement parler de libéralisation du régime. [...]
[...] À côté de cela, et pour pallier ces manques, une économie en dollars s'est développée. Des boutiques ne vendent des produits qu'en dollars (ce qui permet par ailleurs au gouvernement d'engranger des devises), mais à des tarifs très élevés (par exemple, la bouteille d'huile coûte 2$40, ce qui est énorme comparé au salaire moyen). Pour subvenir à leurs besoins, nombre de Cubains sont obligés de recourir à des activités illégales, qui leur permettent d'obtenir un complément financier à leur salaire, en dollars. [...]
[...] La censure et la répression font rage (notamment à l'encontre des journalistes). Beaucoup de Cubains choisissent l'exil ; la plupart partent aux États-Unis, Miami est une de leurs villes de prédilection. En 1971, l'homosexualité devient illégale, tout comme la prostitution. En 1972, tout vêtement ou attitude contraire à la révolution est interdit (jeans provenant des États-Unis, porter les cheveux longs, etc.) L'UMAP (Unidades Militares de Ayuda a la Producción) se chargeait de réunir dans des camps de travail les homosexuels, témoins de Jéhovah, et tous les non-révolutionnaires dans l'âme. [...]
[...] Notons encore que la chute du bloc soviétique a été somme toute assez tragique pour l'économie cubaine : nommée período especial une crise économique toucha le pays à partir de 1991 en raison de la fin de ses relations économiques avec l'URSS (restrictions en matière d'hydrocarbures et autres combustibles). Cuba en fut très affectée. Sur le plan économique donc, le progrès et la libéralisation se voient largement freinés par l'embargo nord-américain, qui maintient l'île dans son état de 1962. Culture Sur le plan culturel, on est en mesure de parler à la fois d'ouverture et de fermeture. Dans les années 1970, sous le Quinquennat gris (1971-76), la censure était très sophistiquée, beaucoup de livres furent retirés de la vente et des structures culturelles fermées. [...]
[...] Si un livre, film ou musique ne rentrait pas dans ce schéma, il était purement et simplement interdit. Toutefois, depuis une trentaine d'années, le gouvernement révolutionnaire encourage grandement l'art, la musique, etc., et les nouvelles générations en profitent. La culture est la sphère qui a connu la plus grande libéralisation à Cuba. Dès les années 1980, des réflexions artistiques sur la Révolution cubaine se font jour. Des livres s'interrogent sur le régime castriste et en dénoncent les maux (par exemple, Las cuatro estaciones, de Leonardo Padura). [...]
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