Le concept de totalitarisme, vulgarisé par Mussolini lui-même, est relativement ancien. Mais il s'est progressivement affiné après la seconde guerre mondiale : avec la guerre froide se répand l'explication totalitaire.
En effet, aux antipodes des analyses qui ont précédé, le nazisme n'est plus considéré comme dérivant directement de l'âme allemande, mais il est confondu avec les dictatures de masses, qu'elles soient "noires" ou "rouges".
Au fur et à mesure que la thèse totalitaire prend corps, les différences entre soviétisme et hitlérisme sont minimisées.
Leurs conditions d'émergence sont données pour identiques : centralisme étatique, montée des masses, crise des idées démocratiques et religieuses et défaites militaires se conjuguent pour laisser place à cette dictature de type nouveau...
[...] Les grandes lignes de l'ouvrage H. Arendt insiste sur la radicale nouveauté du phénomène totalitaire, système différent "par essence " de tous les autres. L'ouvrage dégage trois grandes lignes d'analyse du système totalitaire : - ses conditions de naissance à travers les caractères de la société pré-totalitaire, - le mouvement totalitaire et ses techniques pour arriver au pouvoir, - et le totalitarisme effectivement au pouvoir, les caractéristiques des régimes totalitaires. Le phénomène totalitaire ne peut se réaliser que dans le cadre de sociétés de masses, caractéristiques du XXème siècle. [...]
[...] Les origines du totalitarisme - Le système totalitaire, de H. Arendt Le concept de totalitarisme, vulgarisé par Mussolini lui-même, est relativement ancien. Mais il s'est progressivement affiné après la seconde guerre mondiale : avec la guerre froide se répand l'explication totalitaire. En effet, aux antipodes des analyses qui ont précédé, le nazisme n'est plus considéré comme dérivant directement de l'âme allemande, mais il est confondu avec les dictatures de masses, qu'elles soient "noires" ou "rouges". Au fur et à mesure que la thèse totalitaire prend corps, les différences entre soviétisme et hitlérisme sont minimisées. [...]
[...] Arendt comme avec Claude Lefort, soutenir qu'un concept comme le totalitarisme ne saurait être récusé en tirant argument d'une diversité historique par définition inépuisable. De leur point de vue, sa pertinence vient de ce qu'il touche au coeur de ces régimes et saisit une dimension qui les met à part : leur ambition de domination totale et leur volonté fanatique d'homogénéité. Comme l'écrit Philippe Burrin dans le numéro 205 de L'Histoire, "légitime et utile, une recherche en parenté ne doit pas se laisser arrêter d'emblée par l'existence de différences patentes (opposition des idéologies, divergence des politiques . [...]
[...] Mais l'analyse du totalitarisme d'H. Arendt, de ses manifestations, de ses explications est, au sein des partisans de l'utilisation du concept, encore controversée. Il faut donc voir dans quelle mesure son travail apporte beaucoup à l'histoire, la philosophie, la sociologie et la science politique, dans quelle mesure son analyse est toutefois discutable, puis se demander si l'utilisation du totalitarisme comme concept est pertinente. La force de l'immense travail de synthèse d'Hannah Arendt ne réside pas dans l'originalité du sujet traité. [...]
[...] En effet, les historiens travaillent aujourd'hui certes plus grâce au modèle de Carl J. Friedrich (Totalitarism, 1954) qui permet d'analyser le phénomène du totalitarisme comme une "destruction pentagonale" de la société, ce régime politique cumulant cinq monopoles (militaire, médiatique, idéologique, politique et policier -ce à quoi il ajoutera l'économie), mais on y retrouve bien de nombreux éléments de l'analyse d'H. Arendt, tout comme dans le schéma de Z. Brzezinski pour qui rationalité et visée révolutionnaire sont les deux pôles du totalitarisme. [...]
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