La signature, le 4 avril 1949, du Traité de l'Atlantique Nord (ou Pacte Atlantique) marque la naissance de l'OTAN, alliance militaire conclue entre les Etats-Unis, le Canada et 10 pays européens : la France, le Royaume-Uni, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Islande, le Danemark, la Norvège, le Portugal, et l'Italie. La vocation originelle de l'organisation est indissociable du contexte géopolitique de la Guerre froide, dont elle est une émanation directe. L'OTAN se veut une alliance de défense de l'Europe occidentale contre la menace soviétique. Preuve de cette inscription historique déterminante, l'URSS réagit à l'adhésion de la RFA à l'Alliance atlantique par la signature du Pacte de Varsovie, officiellement nommé le « Traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle », le 14 mai 1955.
La fin de la Guerre froide, symbolisée par la chute du Mur de Berlin et la dislocation de l'ancien empire soviétique ouvrent une période de doute pour l'OTAN. La disparition des conditions qui avaient présidé à sa naissance a pu laisser penser que l'organisation mourrait de sa belle mort, une fois sa mission accomplie. « Quel avenir pour l'OTAN ? », se demandait André Dumoulin en 1997. L'émergence de l'Union européenne comme acteur international semblait en effet devoir déboucher sur la constitution d'une force européenne autonome de défense, destinée à assurer elle-même sa défense.
Or il n'en a rien été. Au contraire, l'intervention sous l'égide de l'OTAN en Afghanistan a manifesté la vivacité de l'organisation tout en suscitant des débats sur les limites de son action, y compris entre les membres de l'Alliance. La tenue du Sommet de Riga, en novembre 2006, n'a pas permis de déboucher sur une vision commune de l'avenir.
Organisation internationale inscrite dans le contexte de la Guerre froide (I), l'OTAN se trouve ainsi aujourd'hui à la croisée des chemins, incertaine de son avenir (II).
[...] A cet égard, la transmission des responsabilités du maintien de la paix en Bosnie et en Macédoine est éloquente. Les deux organisations se sont attachées à codifier les modalités de leur partenariat : lors du Sommet de Prague en novembre 2002, les pays membres de l'OTAN se déclarent disposés à donner à l'UE un accès aux moyens et aux capacités de l'OTAN pour des opérations dans lesquelles l'Alliance ne serait pas engagée militairement L'UE et l'OTAN publient, en décembre 2002, une déclaration commune sur la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), qui ouvre la voie à une coopération politique et militaire plus étroite entre les deux organisations (accord Berlin Plus). [...]
[...] L'émergence de l'Union européenne comme nouvel acteur de la scène internationale paraissait devoir aboutir à l'émergence d'une force européenne de défense autonome. Dès lors, l'Alliance paraissait promise à un lent déclin. Or il n'en a rien été. Pour autant, la capacité de survie de l'OTAN s'accompagne d'incertitudes quant à sa place dans le monde post-guerre froide. II- Quel avenir pour l'OTAN ? entre incertitudes et réorientations stratégiques Avec la disparition des menaces soviétiques pesant sur l'Europe occidentale, l'OTAN perdait son mandat originel et unique. La logique aurait voulu que l'organisation meure de sa belle mort. [...]
[...] L'Assemblée parlementaire de l'OTAN : un organe indépendant de l'Alliance mais qui lui est étroitement lié L'AP de l'OTAN est une organisation interparlementaire qui, depuis 1955, offre un cadre de discussion aux Parlements des Etats membres sur les problèmes de sécurité d'intérêt commun. Elle répond ainsi à l'absence initiale d'organe parlementaire. Juridiquement, l'AP de l'OTAN est indépendante de l'Alliance mais cette absence de lien formel n'empêche pas les deux organisations de coopérer. Ainsi, le SG de l'OTAN répond, après consultation du Conseil, à toutes les recommandations et résolutions adoptées lors des sessions plénières de l'AP. Le Président de l'AP peut s'adresser aux chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'OTAN lorsque ceux-ci se réunissent lors de rencontres au sommet. [...]
[...] Au contraire, l'intervention sous l'égide de l'OTAN en Afghanistan a manifesté la vivacité de l'organisation tout en suscitant des débats sur les limites de son action, y compris entre les membres de l'Alliance. La tenue du Sommet de Riga, en novembre 2006, n'a pas permis de déboucher sur une vision commune de l'avenir. Organisation internationale inscrite dans le contexte de la Guerre froide l'OTAN se trouve ainsi aujourd'hui à la croisée des chemins, incertaine de son avenir (II). L'alliance atlantique : la solidarité occidentale dans le monde de la guerre froide Le contexte de la Guerre froide a présidé aux destinées de l'OTAN pendant près de quarante ans. [...]
[...] Lors du Sommet de Riga de novembre 2006, les pays membres de l'organisation n'ont pas donné à l'Alliance atlantique la mission globale que souhaitait lui voir confiée George Bush. La reconnaissance du rôle militaire croissant de l'UE dans l'OTAN n'a pas plus été reconnue, comme le défendait la France. A l'élargissement a été préféré le développement des partenariats privilégiés avec certains pays (notamment le Japon) et le renforcement du Partenariat pour la Paix auxquels deux nouveaux pays sont désormais parties prenantes : la Serbie et le Monténégro. [...]
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