Norbert Elias : de la dynamique de l'occident à la civilisation des m?urs, fiche de science politique
Dans la dynamique de l'occident, l'étude est centrée sur la France. C'est une étude qui vise à comprendre et à décrire le processus au terme duquel l'Etat a réussi à monopoliser les moyens de coercition légitime. Son travail va porter sur ce qu'il appelle « le processus de monopolisation » et il va proposer d'analyser ce processus de manière très originale, pas du tout simplificatrice, avec une thèse centrale : c'est que la création de l'Etat en France est un processus indépendant des individus et que ce processus de création de l'Etat n'a pas été programmé, n'a pas été recherché par une volonté quelconque mais que l'Etat est un sous-produit de la lutte qui va opposer pendant près de quatre siècles les rois de France aux seigneurs féodaux pour la monopolisation des moyens économiques, financiers et militaires.
[...] Elias a de plus la caractéristique d'avoir eu une très longue vie. Elias est né en 1897 en Allemagne dans une famille juive. Il a fait des études de médecine puis de philosophie à une époque particulière. ( . ) Celui qui domine la sociologie en Allemagne est Weber (qui meurt en 1920). Il a une formation qu'on pourrait appeler aujourd'hui pluridisciplinaire. Il fuit le nazisme et s'installe ensuite en Angleterre d'abord où il enrichit ses connaissances de la sociologie anglo-saxonne qui là encore aura une influence sur son œuvre. [...]
[...] Elias, La société de cour) que la civilisation des mœurs est rendue possible. Le mouvement d'évolution que décrit Elias est intéressant, car double. Non seulement l'évolution des individus transforme la société et l'Etat (on ne se bat plus à coup d'épée mais à coup de bons mots : la lutte devient symbolique, c'est celui qui se fera le plus remarqué par le roi) et la sociogenèse de l'Etat (donc le processus de monopolisation progressive de l'autorité et de l'impôt) va influencer la socialisation des individus. [...]
[...] Le roi va être obligé de changer son mode de rétribution de la famille. Face au problème que suscite la pratique des apanages, il va rétribuer sa famille non pas en terres mais en rente et en argent. On entre du coup dans une nouvelle phase, qui est caractérisée par le développement de l'échange monétaire où la rétribution ne se fait plus par la distribution de terres mais par la distribution d'argent. Cela va marquer la seconde phase du mécanisme de monopolisation qui est ce que Norbert Elias appelle le mécanisme absolutiste 2. [...]
[...] La rivalité entre les seigneurs porte principalement sur la terre. Pourquoi ? i. C'est la culture féodale. Les seigneurs sont avant tout des guerriers, et le prestige d'un seigneur s'apprécie principalement par ses qualités guerrières. Les valeurs qui imprègnent la société féodale sont des valeurs guerrières et le prestige d'un seigneur s'apprécie par ses qualités militaires. ii. Les transformations économiques sociales et économiques : on assiste à une augmentation de la population, et celle-ci implique une augmentation des terres cultivables. [...]
[...] Il nous dit qu'à travers l'analyse des manuels de civilité, on constate une évolution des mœurs qui va s'accélérer au courant du 17e siècle. Cette évolution des mœurs se caractérise par le fait que les hommes vont s'appliquer à refouler ce qu'ils ressentent en eux-mêmes comme relevant de leur nature animale. Et donc on va augmenter le contrôle sur tout ce qui relève de l'animalité. On va le refouler, le rendre invisible, le rejeter dans les frontières de l'intimité. Et de fait, la nudité se montre moins, les odeurs se dissimulent, les fonctions naturelles vont se faire dans des lieux qui sont isolés du reste de l'espace vital, on ne crache plus par terre, on ne se mouche plus dans sa manche, on ne mange plus avec ses doigts mais avec une fourchette. [...]
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