La nation est un principe d'unité. La nation est abstraite, c'est une idée qui fait référence à une communauté humaine. La nation est donc un lien qui crée une communauté. Cependant il existe d'autres formes de communautés, Karl Renner en fournit de nombreux exemples, à commencer par la famille. Dominique Schnapper observe que certaines nations se construisent sur la base d'Etats déjà constitués, le royaume de France par exemple. L'Etat précède la nation. Il est donc légitime de se demander ce qui fait la particularité du lien national. Qu'est-ce qui fait la spécificité de la communauté nationale par rapport à la communauté familiale ou étatique ?
[...] Cependant, il existe de nombreux cas où la nation a précédé l'Etat. C'est le cas des Allemands qui partagent un sentiment national tandis que ces populations sont membres d'une mosaïque de duchés, grands duchés et villes libres. C'est aussi celui des minorités, comme la nation tchèque sous la domination de l'Empire autrichien au XIXe siècle. Dans ce cas, il faut s'interroger sur le processus qui conduit à la prise de conscience de l'appartenance à une communauté nationale. L'affirmation de la nation se fait sur les bases de particularismes. [...]
[...] En effet Patrice Canivez souligne que la nation allemande est un mélange des groupes germaniques, celtes et slaves et qu'il existe même des sous-groupes au sein de ces peuplements[v]. Dans son discours, qu'est-ce qu'une nation ? E. Renan explique que l'on peut légitimement modifier l'histoire : l'oubli et je dirais même l'erreur historique sont un facteur essentiel de la création d'une nation Il ne faut donc pas comprendre l'idée de nation comme origine une historique véridique qui serait à la base d'une communauté sociale; mais comme une communauté qui partage une réflexion sur ses origines. [...]
[...] Maurras dans Mes idées politiques (1937) écrit : Nous n'avons pas choisi notre nationalité, nous ne l'avons ni délibéré ni même accepté ensuite il définit la terre et la naissance comme critères d'appartenance décisifs. Ernest Renan dans son discours au collège de France Qu'est-ce que une nation en 1882 défend une conception volontaire de la nation. C'est le vouloir vivre ensemble qui unit les membres d'une nation. C'est donc une conception politique qui s'inscrit dans la théorie démocratique du droit à l'autodétermination. Le conflit sur le fondement de la nation rend compliquée l'appréhension de l'idée de nation. La nature du lien national varie selon la nation étudiée. [...]
[...] Ainsi, on peut reprendre les paroles rapportées par Michel Winock pour définir le lien que la nation instaure entre les individus : On entend par nation un groupement d'hommes réunis par une même erreur sur leur origine et sur une commune aversion pour leurs voisins Karl Renner, La Nation, mythes et réalités, Presses universitaires de Nancy page 25. Michel Winock, Qu'est-ce qu'une nation ? In L'histoire, L'explosion des nationalismes 201, Juillet-Août 1996. [iii] Ernest Renan dans son discours au collège de France Qu'est-ce qu'une nation en 1882 Charles Maurras, Mes idées politiques Patrice canivez, Qu'est-ce que la nation Librairei philosophique, France Michel Winock, Qu'est-ce qu'une nation ? In L'histoire, L'explosion des nationalismes 201, Juillet-Août 1996. [...]
[...] L'Etat précède la nation. Il est donc légitime de se demander ce qui fait la particularité du lien national. Qu'est-ce qui fait la spécificité de la communauté nationale par rapport à la communauté familiale ou étatique ? À présent, la nation est aussi une association sociologique de la plus grande échelle et de la plus haute valeur historique. Ce qui fonde la particularité de la nation est tout d'abord son échelle. Cela permet de discriminer ce lien d'un lien personnel, en effet l'idée de nation présuppose une capacité d'abstraction, on ne connaît pas tous les membres du groupe auquel on appartient. [...]
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