Afin de restituer la pensée de l'auteur dans son déroulement, nous nous attacherons dans un premier temps à retracer les grandes lignes de l'analyse, avant, dans un second temps, de confronter, à l'aide d'ouvrages complémentaires, les points de vue entre les partisans de la simple réforme constitutionnelle et ceux du changement radical de Constitution...
[...] On assiste à un triomphe de l'apolitique, le Conseil constitutionnel étant érigé en arbitre suprême des choix politiques. En effet, ce dernier n'hésite plus désormais à donner son avis sur les questions politiques du moment, quitte à censurer les dispositions législatives n'ayant pas de conséquences juridiques directes comme en 1991 lorsque le Conseil constitutionnel censure l'article 1er de la loi sur la Corse mentionnant le peuple corse, composante du peuple français dont la portée est essentiellement politique. De plus, le Conseil constitutionnel réalise qualités d'arbitrages proprement politiques, voire réécrit des pans entiers des lois soumises à son contrôle, modifiant ainsi profondément l'ordre juridique. [...]
[...] C'est avant tout la formation de coalitions partisanes stables (union de la gauche réunie dans le programme commun regroupements à droite avec la formation de l'UDF en 1978) qui est à l'origine de la majoritarisation de la vie politique. Or, aucune leçon institutionnelle n'a été tirée de l'émergence et de la consolidation du fait majoritaire. Les institutions de la Ve République, conçues pour pallier l'absence de majorité, n'ont jamais été adaptées depuis à cette nouvelle donne politique. L'assainissement du parlementarisme, voulu par les constituants, s'est transformé en effacement chronique du Parlement face à des gouvernements assurés d'un indéfectible soutien parlementaire. [...]
[...] Misère de la Vème République de Bastien François Introduction La Ve République c'est l'histoire d'une capture technocratique de l'Etat, d'un viol continu de la Constitution, d'une concentration absolue des pouvoirs. La représentation parlementaire n'est plus qu'un faire-valoir discipliné. La démocratie dégénère en plébiscite Bastien François, professeur de science politique à l'Université Paris I-Sorbonne, et auteur du présent ouvrage, en est convaincu. C'est pourquoi il propose dans cet ouvrage, Misère de la Ve République (paraphrasant non sans humour la Misère de la philosophie de Marx) une analyse rétrospective de nos institutions destinée à mettre en évidence les causes de ses supposés dysfonctionnements. [...]
[...] Or, dans Misère de la Ve République, Bastien François affirme que le spectre de la IVe République est sans doute l'obstacle majeur à toute réflexion qui viserait à faire de la Ve République un régime parlementaire débarrassé de ses dérives monarchiques Un mythe qui n'a plus aucun fondement pertinent Ce fantasme d'une retour à la IVe République encombre la vie politique depuis plus de quarante ans et sert de prétexte à tous les conservatismes. Or, il faut rappeler que la IVe République n'était pas simplement une architecture constitutionnelle. C'était avant tout un mode de structuration du jeu politique caractérisé par la faiblesse de la discipline partisane et l'autonomie des groupes parlementaires par rapport aux partis et des parlementaires au sein des groupes. [...]
[...] Elle présenterait également le mérite de clarifier les positionnements de chacun en cas de cohabitation. ( Parallèlement, il faut renforcer le Parlement pour qu'il devienne la caisse de résonance de grands débats citoyens notamment en supprimant la limitation excessive du nombre de commissions parlementaires (fixé à 6 par l'article 43) ( De plus, l'équilibre des pouvoirs nécessite de poursuivre la réforme de la justice et du Conseil Supérieur de la Magistrature. Elle doit être menée à son terme autour des objectifs d'indépendance et de responsabilité des juges. [...]
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