La Troisième République est intimement liée aux affaires, que ce soit celles de Wilson (vente de décorations par le gendre de Jules Grévy), le scandale de Panama; elle est parfois qualifiée de république des « pourris ».
Depuis 1870, un système de relations et d'échanges s'est instauré entre le pouvoir politique et le monde de l'argent. Des réseaux de liens complexes se sont tissés entre l'argent et le pouvoir politique républicain, comme c'était déjà le cas dans les régimes antérieurs.
Alors que même les pères fondateurs de la Troisième République (Ferry et Gambetta) souhaitaient en finir avec le règne de l'argent qu'ils dénonçaient dans les dernières années du Second Empire. Leur projet était en effet de mettre un terme à l'influence des affairistes sur la démocratie parlementaire et de restituer cette dernière aux mains des citoyens.
[...] Il se retrouve ainsi presque en permanence à la tête des finances publiques. En effet, il est pendant neuf ans président de la commission du Budget et dix ans ministre des Finances. Rouvier est un exemple d'un homme d'influence qui apporte à la vie politique ses compétences économiques et financières, et qui tente d'orienter les choix de la Cité vers des compromis propices à un bon climat des affaires. Issu du monde de l'argent, favorable au monde de l'argent, il n'en est pas l'otage. [...]
[...] Pendant ce temps il reprit ses affaires. En 1894, il est de nouveau impliqué dans une affaire, celles des Chemins de fer du Sud qui eu en son temps un énorme retentissement. Cette affaire, provoquée par l'interpellation à la Chambre des députés de Godefoy Cavaignac, mettait en lumière les escroqueries et les détournements de fonds survenus à l'occasion de la construction d'un réseau de voies ferrées dans les départements du Var et des Alpes-Maritimes. Certains députés et sénateurs, dont Rouvier, faisaient parties des syndicats financiers formés pour constituer la Société chargée de la construction et de l'exploitation du réseau. [...]
[...] Leur projet était en effet de mettre un terme à l'influence des affairistes sur la démocratie parlementaire et de restituer cette dernière aux mains des citoyens. Cependant, la France est dans une situation délicate au lendemain de sa défaite face à la Prusse. Ainsi, les liens du nouveau régime entre le monde politique et les milieux d'affaires se font naturellement. Ces liens s'imposent du fait du redressement qui doit être effectué tant dans le domaine politique, économique et financier. Maurice Rouvier, figure parmi les grands ministres d'affaires du début du siècle. Rouvier est l'incarnation même du parvenu affairiste. [...]
[...] Ainsi, au travers de l'étude de Maurice Rouvier, on peut constater que les politiciens affairistes ne sont pas rares sous la IIIe République. Toutefois, cela est à nuancer, seul un tiers des hommes de l'exécutif participe à l'administration des entreprises capitalistes ; et bien souvent il s'agit d'anciens gouvernants exclus ou retirés du pouvoir. Ainsi, des liens plus feutré, plus ténu doivent être mis à jour entre les hommes du capital et ceux de l'appareil d'État. Elles mettent ainsi en jeux des familles, des amitiés sans qu'il y ait forcément une tradition d'affairisme. [...]
[...] On retrouve ainsi sous la IIIe République dans les conseils d'administration, de nombreux anciens ministres, députés et sénateurs. Les pamphlétaires se sont par ailleurs ingéniés à détecter ces pantouflages ultérieurs dans des sociétés. B ; Maurice Rouvier : le symbole des affaires à la Chambre : Maurice Rouvier député radical de Marseille est l'exemple même de l'affairiste parlementaire. Il mène une brillante carrière politico- financière ponctuée de pots-de-vin et de scandales, dont le plus grand de l'époque : celui de Panama. [...]
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