Dans un premier temps, il est nécessaire d'envisager les modalités du passage entre liberté politique et liberté civile. Ensuite, les conditions de la politique moderne seront examinées à travers le compromis qu'elle propose entre liberté et politique. Enfin, la liberté n'étant plus envisagée comme un obstacle, il semble pertinent de regarder comment elle peut se formuler comme une condition du projet politique moderne...
[...] Le compromis entre libertés de l'individu et du citoyen : un équilibre entre autonomie et indépendance. Le dogme de la souveraineté populaire est postulé dans les termes hérités de Rousseau. En effet, Rousseau assimile la liberté avec l'obéissance aux lois que les hommes se sont prescrites à eux mêmes, et ceci est en accord avec l'obéissance à la volonté générale. La base de la vie politique repose sur un contrat social qui conduit chacun à obéir à la loi et qui s'oppose à l'inclination individuelle. [...]
[...] Enfin la liberté n'étant plus envisagée comme un obstacle, il semble pertinent de regarder comment elle peut se formuler comme une condition du projet politique moderne. I. De la liberté politique à la liberté civile. Le passage de la tradition à la modernité procède d'une remise en question du lien social qui provoque une contradiction entre liberté politique et liberté civile. A. La problématique du lien social. Pour Platon, l'idéal politique est régi par les lois du Cosmos, dans des rapports réguliers et immuables : situation harmonieuse des rapports entre les hiérarchies. [...]
[...] Le lien social procède d'une unité naturelle du corps politique. La modernité est marquée par la disparition du Cosmos qui détruit l'harmonie en tant que structure spatiale et hierarchie des valeurs. La société des hommes n'est plus inscrite dans la nature, car elle se présente comme une juxtaposition de réalités singulières. La seule réalité dont dispose les Modernes est l'affirmation d'une singularité, qui se pose en négation de la nature sociale de l'homme : la société n'étant plus qu'un fait purement contingent, la nécessité du lien social se trouve être remise en cause. [...]
[...] La liberté des Anciens consiste à exercer le pouvoir collectivement, dans la participation de chacun à la vie politique. Les Anciens trouvent la jouissance dans l'existence publique et mettent en avant la liberté politique. La liberté des Modernes propose à chacun le profit de la liberté civile. Le commerce (circulation des propriétés) devient une fin en soi, comme condition générale de la relation entre les hommes. Le but des modernes n'est plus le partage de tout le pouvoir social entre les citoyens d'une même patrie, mais la sécurité dans les jouissances privées. [...]
[...] Le lien social part de la liberté privée : la revendication de la liberté est donc politique. La liberté de l'homme n'est pas perturbatrice de l'ordre politique : la liberté de l'homme ne pouvant se réaliser dans l'associalité, elle doit être construite politiquement au sein d'une société. Non seulement, la liberté peut être accordée sans que la paix de l'Etat soit menacée, mais elle est nécessaire pour la conservation du droit du souverain. Pour Locke, les deux principes de la société libre sont la définition d'une sphère de liberté entière de l'individu, et une autonomie totale de la conscience privée. [...]
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