Le XIXème siècle est le siècle durant lequel les idées libérales se répandent tout autour du monde à l'exception notable du continent Asiatique. Le mouvement est inséparable du mouvement national. Ce libéralisme à trois caractéristiques principales :
- Le libéralisme qui se répand durant cette période est un libéralisme de progrès à la fois moral, technique et de bien être. Ce libéralisme, qui accepte la nation et la monarchie ne se confond pas avec un libéralisme qui refuserait le changement. Cela fait la différence notable entre le libéralisme à la française et celui à la britannique. Les Saint-Simoniens sont radicalement différents des libéralistes traditionnels : on doit aux premiers des grandes avancées que n'auraient pas pu réaliser les seconds.
Le libéralisme qui se développe à l'époque doit être considéré comme une doctrine de la bourgeoisie même si les frontières idéologiques ne coïncident pas tout à fait avec celles de la classe sociale. En Angleterre, les libéraux sont plus anglais que les bourgeois avec comme objectif de dominer une partie de la planète à l'instar des Etats-Unis au XXème siècle. Le libéralisme français est en revanche beaucoup plus bourgeois que français tout comme il vise essentiellement non pas à conquérir mais plutôt à protéger une classe sociale comme le ferait un rempart.
Le libéralisme est apparu longtemps comme un bloc unique avec notamment Benjamin Constant qui ne voit en lui qu'une seule et même doctrine :
« J'ai défendu quarante ans le même principe, liberté en tout, en religion, en philosophie, en littérature, en industrie, en politique : et par liberté, j'entends le triomphe de l'individualité, tant sur l'autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d'asservir la minorité à la majorité. Le despotisme n'a aucun droit. La majorité a celui de contraindre la minorité à respecter l'ordre : mais tout ce qui ne trouble pas l'ordre, tout ce qui n'est qu'intérieur, comme l'opinion ; tout ce qui, dans la manifestation de l'opinion, ne nuit pas à autrui, soit en provoquant des violences matérielles, soit en s'opposant à une manifestation contraire ; tout ce qui, en fait d'industrie, laisse l'industrie rivale s'exercer librement, est individuel, et ne saurait être légitimement soumis au pouvoir social».
La conception qu'en a Benjamin Constant oppose ici le libéralisme à la monarchie absolue (I) mais aussi à la démocratie entendue comme la tyrannie de la majorité : il entend faire respecter les droits de la minorité tout comme ceux de l'individu dans la droite ligne d'une conception remontant au XVIIIe siècle. Très vite pourtant, cette conception monolithique du libéralisme va se scinder en plusieurs variantes et notamment une variante économique où le libéralisme est opposé à un État trop pressant : il faut laisser faire la main invisible d'Adam Smith. On le voit donc le libéralisme a perdu cette signification monolithique qu'il avait dans le passé et la montée sans cesse croissante de l'individualisme n'est pas du goût de Tocqueville (II).
[...] De fait, Tocqueville voit de l'interventionnisme étatique partout, surtout dans la sphère industrielle. Déjà l'époque, il préconise la décentralisation. Tocqueville est un personnage faisant preuve d'une étonnante lucidité. Dans l'ouvrage Les souvenirs écrit pendant la Seconde République, il nous confiait : [ ] mon secret consiste à flatter leur amour-propre en même temps que je néglige leur avis. J'avais trouvé que c'était avec la vanité des hommes qu'on obtient le plus avantageux ; on obtient des choses fort substantielles avec des choses ne contenant finalement que très peu de substance. [...]
[...] En Angleterre, les libéraux sont plus anglais que les bourgeois avec comme objectif de dominer une partie de la planète à l'instar des Etats-Unis au XXème siècle. Le libéralisme français est en revanche beaucoup plus bourgeois que français tout comme il vise essentiellement non pas à conquérir mais plutôt à protéger une classe sociale comme le ferait un rempart. Le libéralisme est apparu longtemps comme un bloc unique avec notamment Benjamin Constant qui ne voit en lui qu'une seule et même doctrine : J'ai défendu quarante ans le même principe, liberté en tout, en religion, en philosophie, en littérature, en industrie, en politique : et par liberté, j'entends le triomphe de l'individualité, tant sur l'autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d'asservir la minorité à la majorité. [...]
[...] Cette coalition arrivant en 1830 est formée par un groupe de personnes ; tous les manuels nous montrent un grand combat gauche / droite mais en réalité, qu'il s'agisse d'hommes de droite ou d'hommes de gauche, ce sont toujours les mêmes. Cette doctrine dite du juste milieu dont le français Guizot (1917- 1974) a été le doctrinaire, est fondée sur le constat que l'intérêt général se confond avec l'intérêt de la classe moyenne. Elle se situe entre le peuple pauvre sans instruction et la noblesse dont l'argent fait perdre la raison. Sans être dépassé par le monde, ils sont les garants de l'intérêt général. Il s'agit d'une oligarchie industrieuse la mieux armée pour atteindre leur mission d'intérêt général. [...]
[...] Bibliographie BAUDOUIN Jean, Les idées politiques contemporaines, Presses Universitaires de Rennes BRAUD Philippe et BURDEAU Philippe, Histoire des idées politiques depuis la Révolution, Montchrestien, 4°éd.1999 CHATELET François, DUHAMEL Olivier, PISIER Evelyne, Dictionnaire des oeuvres politiques, PUF MICHEL Johann (en collaboration avec O. Nay, et A. Roger), Dictionnaire de la pensée politique, A. Colin NAY Olivier, Histoire des idées politiques, A. [...]
[...] II) L'influence de l'individualisme sur le libéralisme Alexis de Tocqueville (1805-1859) est noble tout comme Montesquieu. Libéral, issu des légitimistes il acceptera de servir la Monarchie de Juillet. Il accepte également d'être, malgré son pessimisme, un ministre de la Seconde République. Sa pensée politique se résume en deux points essentiels : la question de la poussée continue de l'individualisme et le caractère pernicieux de la liberté L'inexorable poussée de l'individualisme D'un séjour d'un an sur le nouveau continent émergera en 1830 De la démocratie en Amérique Son analyse repose sur une évolution que va subir le vieux continent à l'instar de ce qu'il se produit à l'époque en Amérique. [...]
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