Homme politique ghanéen, Kwame N'Krumah a conduit la colonie Britannique de la Gold Coast à l'indépendance et il est le principal partisan du mouvement panafricain qui milite pour l'unité de l'Afrique et la glorification de ses valeurs et de son passé. Engagé dans les débats qui ont agité ses contemporains _ la décolonisation et la Guerre Froide _ il est considéré, de par son influence et son prestige, comme le leader africain le plus écouté par les Occidentaux et conserve, de nos jours encore, une aura intacte en Afrique.
Comment cet homme politique a-t-il pu tant marqué de son empreinte la mémoire collective de l'Afrique mais aussi celle du monde?
Cela tient principalement au fait qu'il est le premier leader indépendantiste sur le continent noir à obtenir pour son peuple la souveraineté nationale et qu'il a voulu faire entrer sur la scène internationale l'Afrique, mais une Afrique unie et solidaire.
[...] Sa première grande initiative en matière de politique étrangère consiste ainsi à organiser une conférence des huit pays indépendants d'Afrique à Accra en 1958. Quelques mois plus tard, il convoque avec George Padmore une conférence des peuples africains qui s'adresse aussi bien aux pays nouvellement indépendants qu'aux colonisés. Cette conférence s'inscrit largement dans le prolongement du 5ème congrès panafricain de Manchester de 1945 qu'il a organisé. S'érigeant en pourfendeur du colonialisme et de l'impérialisme, il appelle à créer une Union des Etats africains dotée d'une politique étrangère et d'un marché communs, d'un parlement chargé de promulguer des lois pour le continent et d'un Haut Commandement africain chargé de la sécurité collective. [...]
[...] En définitive, le prestige de Kwame N'Krumah s'explique par le rôle primordial qu'il a joué dans le mouvement de décolonisation en Afrique et par sa volonté inébranlable d'unir le continent afin qu'il puisse jouir pleinement de son indépendance et tenir tête aux visées des Occidentaux. Mais cette aura ne saurait néanmoins dissimuler les dérives dictatoriales du régime qu'il a instauré au Ghana ni la faille dans laquelle il a plongé son pays. Bibliographie 1. Ouvrages généraux DROZ Bernard et ROWLEY Anthony, Histoire générale du XXème siècle, Deuxième partie : depuis Expansion et indépendances 1950- 1973, Paris, Points pages Ouvrages spécialisés LARONCE Cécile, Nkrumah, le panafricanisme et les Etats-Unis, Paris, Karthala pages. [...]
[...] Encourager les mouvements nationalistes en Afrique et lutter contre les menaces du néo-colonialisme Dès 1953, la Gold Coast, autour de N'Krumah, symbolise le lieu de rassemblement des nationalistes ouest-africains. Premier leader noir africain à faire plier le colonialisme, N'Krumah est considéré comme un guide mais aussi comme un pourvoyeur de fonds pour les mouvements nationalistes dans toute l'Afrique. Son combat victorieux contre les Britanniques prend valeur de mythe. Il s'assigne comme tâches initiales l'accélération de la décolonisation et la lutte contre le néo-colonialisme afin d'échapper à la tutelle occidentale, en particulier économique. [...]
[...] Kwame N'Krumah (1909-1972) Homme politique ghanéen, Kwame N'Krumah a conduit la colonie Britannique de la Gold Coast à l'indépendance et il est le principal partisan du mouvement panafricain qui milite pour l'unité de l'Afrique et la glorification de ses valeurs et de son passé. Engagé dans les débats qui ont agité ses contemporains _ la décolonisation et la Guerre Froide _ il est considéré, de par son influence et son prestige, comme le leader africain le plus écouté par les Occidentaux et conserve, de nos jours encore, une aura intacte en Afrique. [...]
[...] A partir d'octobre 1961, le système du parti unique est instauré. Plusieurs membres de l'opposition sont arrêtés et tombent sous le coup du Preventive Detention Act, qui permet de détenir arbitrairement durant 5 ans tout opposant. N'Krumah se considère alors comme l'incarnation vivante de la légitimité nationale du Ghana. Son autobiographie confère à l'homme d'Etat une dimension quasi mythique. Mais après plusieurs tentatives d'assassinat, N'Krumah se coupe de plus en plus de son parti et de la base. La crise politique est renforcée par la crise économique. [...]
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