Kurdistan contre Califat, menaces sur l'Occident et redéfinition des cartes au Moyen-Orient

Résumé du document

Le Kurdistan est pour l'Occident un allié vital. Certes il n'est à l'heure actuelle qu'une pièce mineure dans l'échiquier mondial largement contrôlé par le camp occidental. Récemment, ce qui était initialement un simple pion pourrait bouleverser le damier moyen-oriental, avec de possibles répercussions à travers le monde.
Il s'agit de "l'Etat islamique d'Irak et du Levant", devenu Califat drainant par dizaines de milliers des combattants venus de 85 pays différents.

Extraits

[...] Kurdistan contre Califat, menaces sur l'Occident et redéfinition des cartes au Moyen-Orient I. Kurdistan contre Califat Le Kurdistan est pour l'Occident un allié vital. Certes il n'est à l'heure actuelle qu'une pièce mineure dans l'échiquier mondial largement contrôlé par le camp occidental. Récemment, ce qui était initialement un simple pion pourrait bouleverser le damier moyen-oriental, avec de possibles répercussions à travers le monde. Il s'agit de l'État islamique d'Irak et du Levant devenu Califat drainant par dizaines de milliers des combattants venus de 85 pays différents. [...]

[...] L'énorme défi ainsi représenté par l'État islamique fut relevé par les USA. Les bombardements américains combinés à l'avancée kurde permettaient vite de reprendre le barrage de Mossoul, resté pendant trois semaines aux mains des jihadistes. Al-Zawahiri du chef d'Al-Qaïda Ayman al Nosra avait accrédité al Nosra comme filiale d'al-Qaida, au détriment de groupe Daesh (EIIL) d'Abou Bakr al-Baghdadi, qui alors décida de développer son propre réseau. Comme les peshmergas font face à une armée islamiste très efficace, l'armement massif du Kurdistan irakien est décidé à l'unanimité par l'Occident. II. [...]

[...] À terme, le Kurdistan réunifié (au détriment de la Syrie et de l'Iran, pays hostiles à la mainmise américaine) pourra prétendre devenir un nouveau gendarme du Moyen-Orient. Voire dans un futur plus éloigné, menacer l'intégrité territoriale turque. En effet, c'est dans un contexte de raréfaction mondiale des ressources en carburant dans les deux prochaines décennies, que les Forces déjà présentes aux abords des champs pétroliers moyen-orientaux devront réaliser une expansion conséquente, en mesure de garantir un approvisionnement permanent. Quant aux puissances qui n'ont pas d'allié sûr, en auront pour leurs frais. [...]

[...] Car d'un côté, le Premier ministre irakien chiite Maliki, tant détesté pour son manque de rassemblement, a laissé la place à un gouvernement d'union nationale et à présent l'objectif est de balayer au plus vite cette armée jihadiste aux menaces de plus en plus dangereuses. De l'autre, la Russie est largement occupée : sa guerre avec Ukraine est sur les rails, donc la Syrie serait bientôt laissée au second plan. III. Puissant Kurdistan irakien autonome et redéfinition des cartes L'armement massif du Kurdistan irakien ne concerne actuellement que les armes lourdes. [...]

[...] À présent, c'est donc le Kurdistan irakien, allié des USA au terme de la guerre du Golfe, qui est investi par le groupe d'al-Baghdadi Abu Bakr. Entre ce dernier et le nord irakien autonome, faiblement armé du kurde Massoud Barzani il semblait vaguement exister une sorte d'accord tacite : les peshmergas restaient neutres si l'EIIL ne franchissait pas la ligne rouge. Effectivement on notait le retrait, pour ne pas dire le reflux massif, des combattants kurdes au fur et à mesure de l'avancée islamiste. Des villes entières chrétiennes et yazidi (minorité zoroastrienne longtemps persécutée) à la merci des jihadistes étaient vidés de leurs habitants. [...]