Souvenons-nous, c'était en 2011, le monde entier avait les yeux rivés sur la Libye où l'insurrection était réprimée dans le sang par Kadhafi, le Guide local. L'Occident n'était pas long à passer de l'appel au calme à l'intervention militaire directe. Le servile Mouammar, pourtant toujours prompt à accomplir les tâches ingrates déléguées par les puissances dominantes, en torturant par exemple les personnes jugées dangereuses pour les intérêts supérieurs, devenait subitement l'homme à abattre.
C'est le Président Sarkozy qui s'occupe du dossier, Obama, se disant réticent à s'impliquer dans l'agressivité coûteuse qui avait fait l'impopularité de son prédécesseur. On le sait, en réalité la France ne pouvait agir qu'avec l'aval des États-Unis, c'est le rôle qui lui est dévolu depuis la fin de l'ère coloniale et l'émergence des superpuissances américaine et russe. Depuis lors en effet, la France fait partie intégrante d'un dispositif stratégique qui obéit aux objectifs impérieux et suprêmes de l'OTAN.
[...] C'est donc en Libye que seront entreposés les quelques dizaines de milliers de rescapés de la guerre de Syrie, refoulés de partout. Sauf de Libye. C'est à travers le savoir libyen sur les explosions en chaîne au passage des convois, ainsi qu'aux camionnettes surmontées de puissantes mitrailleuses Douchka, que les insurgés ont, un temps pu faire vaciller le pouvoir syrien et engranger les victoires, attirant de plus en plus de déserteurs de l'armée syrienne et de jihadistes, occupant des larges pans de territoires. [...]
[...] On connaît la suite : Kadhafi est lynché et abattu. Plusieurs mois après l'épisode libyen, on a longtemps cru que le régime syrien subirait très vite le même sort. Puis dès 2012 s'entonnait la litanie des menaces occidentale. Deux années de déclarations fracassantes sur une intervention qui n'aura jamais vu le jour. Pire, les lignes rouges décrétées par Obama sont régulièrement dépassées sans que jamais le ciel syrien ne soit menacé par le moindre F16, le moindre Rafale . Seuls les hélicoptères et les avions de combat syriens passent au crible les horizons à la recherche des rebelles (qui n'ont plus de syrien que le nom) bombardant les jihadistes étrangers de plus en plus nombreux à gagner le paradis depuis ce coin du Moyen-Orient . [...]
[...] Les hommes du groupe vaincu ont été en grande partie passés par le fil de l'épée. Il est probable que le groupe vainqueur connaîtra un sort comparable dans les prochaines semaines. En fait, ce n'est peut-être pas le régime qui posait problème. Pourquoi ne pas envisager que le peuple syrien et son territoire aient été directement visés ? Les Syriens, comme les Irakiens il y a dix ans, sont en effet anéanti par les armes dévastatrices les plus sophistiquées, tandis que le régime se promène pour organiser et promouvoir l'élection du candidat Bachar. [...]
[...] Kadhafi, k.o. 1er round . Bachar 15è round, démocratique, souriant Souvenons-nous, c'était en 2011, le monde entier avait les yeux rivés sur la Libye où l'insurrection était réprimée dans le sang par Kadhafi, le Guide local. L'Occident n'était pas long à passer de l'appel au calme à l'intervention militaire directe. Le servile Mouammar, pourtant toujours prompt à accomplir les tâches ingrates déléguées par les puissances dominantes, en torturant par exemple les personnes jugées dangereuses pour les intérêts supérieurs, devenait subitement l'homme à abattre. [...]
[...] On a aussi peut-être un peu fermé les yeux - au nom de la liberté de circulation et d'expression - sur le départ massif de musulmans vers la Syrie. Aujourd'hui ces candidats au Jihad souvent recrutés dans les quartiers pauvres ne peuvent plus rentrer chez eux, constatant qu'ils sont devenus indésirables dans leur pays d'origine. Ces quelque 150.000 combattants actuellement en Syrie, près de 100.000 ayant été tués par l'armée de Bachar el Assad ou supprimés par les guerres intestines entre groupes armés (que ce soit pour le contrôle d'une plate-forme pétrolière dont le brut est vendu en Turquie ou encore pour venger la mort d'un chef rebelle tué par un autre groupe), le tout régulièrement arrosé d'armes sophistiquées via le financement illimité des pays du Golfe Mais alors que deviennent les valeurs tant criées au début de la révolution syrienne et qui ont cédé le pas ? [...]
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