Le terme « justice » est évidemment très vaste puisque, sans aucune précision ici, il renvoie à l'ensemble du thème. Sous quel angle l'aborder ? Le deuxième terme « juge », peut nous éclairer, aussi, commençons d'abord par définir ce dernier terme, avant d'essayer à nouveau de préciser celui de « justice ».
Evoquer le juge, c'est évoquer au premier abord la principale figure de l'institution judiciaire : le « magistrat chargé de rendre la justice », ainsi que le définit le Petit Larousse. Le sujet, dès lors, questionne la diversité de l'institution judiciaire. Le « juge » en soi n'existe pas vraiment, il existe « des » magistrats, plus ou moins spécialisés : juge d'instance, juge des enfants, juge des libertés, etc. Il n'est pas nécessaire d'entrer dans les détails d'un cours de droit, mais la diversité de la fonction de juge est un élément à souligner, à travers quelques exemples. Il faut aussi questionner cette diversité : pourquoi cette spécialisation croissante des juges ? En prenant la question autrement, se poser la question d'une justice sans juge(s), c'est se demander si la justice contemporaine peut se passer, par exemple, de juge d'instruction.
Plus largement, on s'interrogera aussi sur la possibilité d'un système judiciaire sans juge. On répondra à cette question d'un point de vue historique et sociologique, en évoquant les sociétés où la justice n'est pas institutionnalisée mais relève des relations privées : la justice familiale assurée par le pater familias dans la Rome antique. On pourra lire quelques pages de l'ouvrage classique de l'anthropologue Radcliffe Brown <em>Structure et fonction dans la société primitive</em> : on y trouvera maints exemples d'institutionnalisation de la justice dans les sociétés premières, où l'acte de justice relève d'une vengeance ritualisée, sans l'intervention d'un juge (...). Mais on se posera aussi la question des autres formes possibles du juge-institution, à travers des exemples (...)
[...] Il faut aussi questionner cette diversité : pourquoi cette spécialisation croissante des juges ? En prenant la question autrement, se poser la question d'une justice sans juge(s), c'est se demander si la justice contemporaine peut se passer, par exemple, de juge d'instruction. Plus largement, on s'interrogera aussi sur la possibilité d'un système judiciaire sans juge. On répondra à cette question d'un point de vue historique et sociologique, en évoquant les sociétés où la justice n'est pas institutionnalisée mais relève des relations privées : la justice familiale assurée par le pater familias dans la Rome antique. [...]
[...] Proposition de conclusion La justice est une valeur universelle dont les modalités sont infiniment variables. L'existence (ou l'absence) de la figure du juge démontre, ainsi que l'écrivait Saint-Augustin, les tâtonnements de la justice des hommes et son impossibilité à s'approcher de la justice parfaite de Dieu. [...]
[...] La vengeance, profondément incompatible avec l'idée d'une justice équitable, proportionnelle. III. Il semble finalement, que la figure du juge et la symbolique du tribunal participent fondamentalement de la manifestation de la valeur justice La symbolique judiciaire indispensable à l'exécution de la justice ? Lorsque Rodolphe, qui se débarrasse du cruel Maître d'Ecole, c'est au terme d'une parodie de procès, où le héros des Mystères de Paris met toutes les formes. Ainsi, donner à la vengeance les formes judiciaires, proclamer le vengeur juge permet d'atténuer la violence de la vengeance et de décharger le vengeur de toute responsabilité. [...]
[...] Une justice sans juge(s) ? Sujet de dissertation pour l'épreuve de questions contemporaines du concours d'entrée commun aux six IEP de province, sur le thème La justice (session 2013). Ce sujet a été conçu par un professeur correcteur du concours d'entrée et chargé de TD à l'IEP de Lille pour la préparation du concours. Par Jean-Philippe Zanco Analyse des termes du sujet Le terme justice est évidemment très vaste puisque, sans aucune précision ici, il renvoie à l'ensemble du thème. [...]
[...] Instituer la justice, c'est instituer le juge La justice institutionnelle dépend d'abord de l'Etat : le juge, quelle que soit son appellation, est donc avant tout l'incarnation de l'autorité de l'Etat (cf Max Weber). Il semble alors difficile de concevoir une justice institutionnalisée sans juge, au moins dans les Etats modernes. A l'inverse, la perte de légitimité du juge traduit un affaiblissement de la justice institution. Il peut en découler une dissociation entre l'institution et la valeur de justice, un sentiment d'injustice de la part des justiciables. Cf l'affaire des Pussy Riots Sans justice : le retour à la vengeance ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture