Pour répondre à ces questions, l'auteur va tenter de comprendre le sens du mot environnement et son apparition dans le débat public. Il explique qu'il a choisi : « dans ce livre d'approcher l'institutionnalisation de l'environnement par le biais des pratiques documentaires dont l'environnement est l'objet ». Par pratiques documentaires, l'auteur entend la bibliographie, le rapport, les archives, les mesures, les organigrammes. Ces documents jouent un rôle très important, car d'eux dépend la représentation publique de l'environnement et son institutionnalisation. En effet, ils ont pour particularité non seulement de rester permanents, de permettre la conservation, mais aussi de circuler, de permettre le partage des idées...
[...] Ces mesures débouchant ainsi sur une labellisation de l'environnement par l'Etat. Ainsi, grâce à ses différentes pratiques documentaires, l'auteur a montré la progressive institutionnalisation de l'environnement. Nous sommes alors en janvier 1970, et l'auteur décide de s'interroger sur le pouvoir de faire du nouveau ministère de l'environnement. L'environnement sort alors de son caractère d'enjeu entre les administrations pour devenir un pouvoir agissant. Florian Charvolin va alors étudier les organigrammes de l'organisation du ministère qui vont circuler durant les trois mois de gestation du ministère. [...]
[...] De nombreux auteurs ont participé à la rédaction de cet ouvrage, notamment Florian Charvolin. Dans le premier chapitre, dédié à la création d'un ministère Jacques Chevalier répond avec plus de précisions à la question laissée en suspend par Florian charvolin, à savoir : pourquoi avoir crée ce ministère de l'environnement, en 1970. Cet auteur explique que cette création constitue un enjeu, c'est- à-dire une question faisant l'objet de débat, une occasion de controverse, un terrain de lutte sur lequel vont se mobiliser, de manière contradictoire, différents acteurs Pour lui, la création du ministère de l'environnement relève d'un modèle de mobilisation Elle est le fait d'une demande sociale réelle et préexistante. [...]
[...] Une autre pratique documentaire permet de comprendre l'envergure que prend l'environnement au moment de son institutionnalisation. Il s'agit des 100 mesures décidées au tournant des années 1970. Elles ont permis de comprendre l'environnement comme un tout, et de l'envisager comme une totalité spécifique En effet, à la fin des années 1960, la notion d'environnement reste floue, et le programme des 100 mesures pour l'environnement constituent un des vecteurs précurseurs de la totalisation de l'environnement. Puisque la définition de l'environnement est floue, il se pose alors le problème de la composition de l'équipe chargée d'établir ces mesures. [...]
[...] Ces documents jouent un rôle très important, car d'eux dépend la représentation publique de l'environnement et son institutionnalisation. En effet, ils ont pour particularité non seulement de rester permanents, de permettre la conservation, mais aussi de circuler, de permettre le partage des idées. A partir de la fin des années 1960, de nombreux livres spécialisés ou non, colloques, réunions font état de l'environnement. Néanmoins, la définition même du mot n'est pas fixée, si bien que la bibliographie relative au terme est immense. [...]
[...] Elles sont d'ailleurs gardée par un des protecteur, ce qui indiquent leur souci profond de l'archive et de la traçabilité des débats Elles ont servi à reconstruire le fil des évènements, mais aussi à infléchir leur cours. Elles constituent un véritable instrument de combat car elles permettent de jouer sur le temps de l'action et de créer des scénarios alternatifs elles recueillent les dires permettant ainsi de les opposer. Elles n'assurent donc pas qu'un simple travail de mémoire. Néanmoins, parce qu'elles sont aussi importantes, l'auteur indique qu'elles sont le fruit de lutte ; une lutte pour leur existence, leur réalisation, et leur conservation. [...]
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