C'est après la prise de Rome par les Wisigoths d'Alaric en 410 (veille des grandes invasions barbares), que St Augustin compose la Cité de Dieu, pour répondre aux accusations portées contre les Chrétiens dont le Dieu n'avait pas su protéger la ville, à l'égal des anciennes divinités païennes. Ainsi les invectives païennes contre le christianisme ont stimulé le génie de St Augustin alors en pleine maturité. Aussi, la réfutation des accusations des païens, c'est l'objet des 10 premiers des 22 livres de la cité de Dieu. Mais l'ouvrage affirme aussi l'existence de 2 cités distinctes (mais liées) : la cité terrestre et la cité céleste. Il traite de manière égale les deux cités mais il porte le nom de celle qui est la meilleure. St Augustin élabore une théorie qui lui permet de décharger moralement les chrétiens tout en affirmant que le principe du pouvoir vient de Dieu et que l'exercice de celui-ci ne peut se faire au mieux qu'en vue de la Cité de Dieu...
[...] En outre, parallèlement, St Augustin soutient l'idée de : La Providence qui gouverne tout depuis le commencement du monde = St Augustin ajoute ici une originalité Rien n'échappe au domaine souverain de la divine Providence. L'évolution des Etats et des systèmes politiques n'est due ni au hasard, ni à la chance : Elle est soumise aux lois de la Providence, c'est à dire qu'elle est insérée dans un plan général déterminé par Dieu mais que les hommes ignorent évidemment. Mais la Providence peut s'écarter de son plan selon les circonstances, les mérites des nations, ce que font les princes du pouvoir qu'elle leur a délégué . = souplesse et casuistique. [...]
[...] Aussi, progressivement, on va assister à un renversement total des valeurs dominantes : il n'y aura plus de place pour les vertus naturelles et pour les conceptions morales de la pensée antique gréco-romaine. Les idées de paix et de justice considérées comme inexistantes en dehors de l'Eglise conduiront aux conceptions théocratiques les plus absolues du Moyen Age. Le droit naturel de l'Etat, fondement de la souveraineté des empereurs païens et des rois infidèles comme de celle des princes chrétiens se trouvera ainsi complètement subordonné puis confondu dans les notions fondamentales de justice et de paix chrétiennes. [...]
[...] Limite : lorsqu'il demande des actes incompatibles avec la foi. Ce qui distingue les empereurs païens des empereurs chrétiens : c'est l'exercice par l'empereur chrétien de la justice chrétienne (qui conduit à la réalisation de la paix chrétienne) et la diffusion du culte chrétien = dans le cadre de la cité terrestre mais en vue d'atteindre la cité céleste. La cité terrestre (multiple) et la cité de Dieu (universelle) sont deux cités distinctes qui coexistent mais qui entretiennent des liens étroits ; des interactions se produisent entre elles. [...]
[...] La cité de Dieu est caractérisée par ce que l'on peut appeler l'universalisme chrétien : elle est unique et se superpose aux cités des hommes qui sont diverses et auxquelles la cité céleste se mêle. Elle est supérieure car elle est transnationale et procède de Dieu (origine : la tradition juive). Elle regroupe toutes les nations et les hommes vivant sous la loi de Dieu. Le problème, c'est que les hommes de la cité céleste n'ont pas d'autre choix que de cohabiter avec les hommes de la cité terrestre (ceux qui ne vivent pas sous la loi de Dieu). [...]
[...] On doit obéir au régime car l'autorité est divine en soi, on doit accepter un évènement parce qu'il s'inscrit dans le plan providentiel, mais on doit garder vis à vis de l'un comme de l'autre un parfait détachement. C'est ce système de pensée qui permet à St Augustin de répondre aux polémistes païens. Le devoir d'obéissance des chrétiens qui résulte du fondement divin du pouvoir : La pensée augustinienne se précise avec une force singulière quand il met en scène Julien l'Apostat (331-361-363), cet empereur infidèle, injuste, idolâtre qui fut pourtant servis par les chrétiens. [...]
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