Le président, particulièrement sous l'influence de De Gaulle, a un pouvoir renforcé par rapport à la IVe République ; en effet, il peut dissoudre l'Assemblée nationale c'est-à-dire réorganiser des élections législatives, utiliser les ordonnances (acte à force de loi non soumis au Parlement) ou s'adresser directement au peuple par referendum sans passer par le pouvoir législatif. L'article 16 octroie au Président les pleins pouvoirs dans un cas de crise.
Néanmoins, le pouvoir exécutif est bicéphale puisqu'il nomme le premier ministre et les ministres sur proposition du premier ministre. En outre, le pouvoir législatif lui-même est bicaméral, divisé entre le Sénat (élu pour 6 ans depuis 2003 par un Collège électoral) et l'Assemblée nationale (élue pour 5 ans par le peuple).
[...] Ainsi, il donne le jour à la Vème République. Mais comment cette dernière a-t-elle évolué du point de vue de ses institutions et de la pratique du pouvoir en fonction de son président ? En effet, la Constitution d'une République est basée sur la façon dont le régime a été institué, selon l'explication de Raymond Aron. Lors de l'investiture de De Gaulle en juin 1958, il appliqua ce que Mitterrand nomma le Coup d'Etat Permanent dans son ouvrage éponyme, mais qui est en réalité un coup de force relatif puisqu'il fut investi à la demande d'autres politiques soudainement dans un contexte de crise coloniale lié à la crise d'Alger où fut crée le Comité de Salut Public qui réunit les partisans de l'Algérie française dans une émeute fracassante. [...]
[...] Mais cet hyper dynamisme présidentiel a fait du Président l'un des politiciens les plus détestés de la Vème République et permet des hypothèses d'extrême gauche et centristes sur la formation d'une VIème République. [...]
[...] Le repli présidentiel connaît son comble lors du premier mandat de Jacques Chirac, élu en 1995, qui décide de conforter sa victoire en 1997 et de dissoudre l'Assemblée. C'est un échec et le Parti Socialiste, renforcé par la perte d'influence du PCF, remporte une majorité, obligeant la nomination de Lionel Jospin à la tête du gouvernement. La dyarchie exécutive semble donc appréciée des Français, mais cette cohabitation de 5 ans va achever le repli présidentiel par sa durée et par la politique d'unification des partis de Gauche par Jospin dans une tentative d'étouffement de l'UMP, héritier du RPR chiraquien. [...]
[...] Ainsi, la Vème République est un régime mixte ou semi- présidentiel. Moisan représente de Gaulle comme Louis XIV dans le journal critique de gauche Le canard enchaîné en 1962. En effet, de Gaulle se veut la figure centrale du monde politique ; comme il l'exprime dans ses Mémoires d'Espoirs (document il désire être au dessus des partis. En outre, le choix de se faire élire au suffrage universel direct et l'instauration du referendum traduisent l'intention du Général de renforcer le pouvoir présidentiel. [...]
[...] En effet, Nicolas Sarkozy, ancien maire de Neuilly, devient Président à 53% au second tour le 6 mai 2007. Un mois plus tard, le Président UMP s'assure une large majorité à l'Assemblée, conséquence directe du quinquennat. Sa présidence est marquée par une hyper présidentialisation c'est-à-dire le don d'un rôle tout à fait secondaire au Premier Ministre, François Fillon et une gestion des dossiers quasi unanime par le Président. Cette hyper présidentialisation se caractérise également par l'attribution des ministères les plus puissants (la Justice, l'Education Nationale, l'Economie, l'Education Supérieure, l'Intérieur ) à des ministres de droite. [...]
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