Le général de Gaulle, en 1965, annonçait : « J'ai proposé au pays de faire la Constitution de 1958 (…) dans l'intention de mettre fin au régime des partis. C'est dans cet esprit que la Constitution a été faite. » La Ve a en effet été créée contre le régime des partis, le général les considérant comme une atteinte à l'unicité de la volonté du peuple et une source dangereuse de divisions.
Sous les IIIe et IVe Républiques, le régime des partis est avant tout le régime parlementaire souple, sans majorité préétablie, dans lequel le centre des décisions est situé dans les assemblées élues. Ce système a donné lieu à une instabilité déconcertante, à une inefficacité évidente et à une faiblesse de l'exécutif qui furent en partie la cause, selon de Gaulle, de l'avènement du régime de Vichy, et qui ont très largement participé à la chute de la IVe République. Et pourtant, après l'Italie en 1947 et l'Allemagne en 1949, la France consacre en 1958 l'existence et les fonctions des partis politiques et leur rôle dans le fonctionnement des institutions politiques : « Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. » (Article 4).
Quelle importance revêtent les partis et groupements politiques sous la Ve République ? Peut-on parler d'un inexorable désaveu des Français envers les partis politiques ?
[...] Aujourd'hui, il est extrêmement investi dans le syndicalisme, ce qui lui donne l'image d'un Parti puissant un parti société Pourtant, il est actuellement un parti en déclin voir en disparition avec notamment une diminution croissance de l'électorat communiste. Disparate et aux contradiction intrinsèque importante, il ne peut jouer un véritable rôle dominant dans la gauche française. Toutefois, ce multipartisme caractéristique de la jeune Ve, s'il peut être perçu comme un signe de démocratie en vertu de la possibilité de liberté d'expression de chaque parti, est également caractérisé par le multipartisme à deux partis dominants dans lequel droite et gauche dominent la scène politique française. II. Un inefficace multipartisme bipolarisé à deux partis dominants (O. Duhamel) A. [...]
[...] L'accession du Parti socialiste au gouvernement constitue un tournant dans son histoire. Pour reprendre la distinction qu'avait faite Léon Blum, si ce n'est pas la 1ère fois que le PS exerce le pouvoir, c'est la 1ère fois qu'il le conquiert Différentes victoires illustrent bien l'accession de la gauche française à une place essentielle dans le paysage politique français. L'extrême gauche, en France, est principalement incarnée par le PCF (Parti communiste français), qui connait un inexorable déclin depuis quelques décennies. L'extrême gauche ne suit pas le mouvement de massification de la gauche modérée et apparait comme une tendance politique de plus en plus marginale. [...]
[...] La droite a résisté plus longtemps encore à cette structuration ne se regroupant, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, que dans des partis de cadres et de notables autour d'un programme peu contraignant. Il n'y a donc pas eu, en France, de lien pérenne et solide entre la société civile et les partis politiques. Cela explique notamment les faibles nombres d'adhérents aux partis politiques, en dehors de certaines périodes politiquement singulières telles que la Libération (près d'un million et demi d'adhérents. Au début de la Ve République, il n'y a pas plus de adhérents dans les partis français, représentant environ de la population adulte ! [...]
[...] Parallèlement, il faut tout de même noter que quelques partis politiques tentent de se faire entendre sur la scène politique. Dans les années 1980 notamment s'est structurée l'extrême droite capable de recueillir régulièrement près de 15% des suffrages exprimés, comme nous l'avons décrit précédemment. Les écologistes se sont à leur tour organisés, dominés par Les Verts, parti composé de militants purement écologistes, de militants altermondialistes ou encore d'anticapitalistes D'autre part, une partie de l'extrême gauche s'est renforcée de 1995 à 2002, profitant des déceptions des électeurs envers les socialistes. [...]
[...] Ce nouveau parti est un conglomérat de tendances assez diverses, où les alliances se font et se défont rapidement. Les effectifs militants sont limités et ne permettent ni de financer un appareil, ni de faire le poids face au groupe parlementaire. De plus, de nombreux notables réfractaires à la discipline d'un parti ont préféré fonder une mouvance annexe de socialistes indépendants La faiblesse structurelle du parti découle du fait qu'il n'est pas lié aux mouvements syndicaux. Dans la Charte d'Amiens de 1906, la CGT refuse en effet tout rapprochement avec le Parti socialiste, engendrant une absence criante de dirigeants et de militants d'origine syndicale. [...]
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