La France est fière de sa Révolution, elle est fière d'avoir coupé la tête de sa monarchie, d'avoir su imposer la République. Cependant, n'est-elle pas, deux siècles plus tard, une monarchie républicaine ? Déjà, notre premier Président élu, Louis-Napoléon Bonaparte, transforma sa présidence en empire dans les quatre ans, avec le plein assentiment du peuple. N'est-ce pas une particularité du peuple français que de s'être tant battu pour imposer sa souveraineté et pourtant d'être si prompt à vouloir s'en défausser ?
[...] Sarkozy le soir de son élection. Il détient, durant son mandat, une légitimité qui va au-delà des clivages politiques ; ses actions et ses décisions incarnent le plus directement la volonté générale du peuple. Il exerce concrètement la Souveraineté théorique du peuple. Le Président, monarque moderne L'élaboration de la Constitution de la Vème République repose sur un contexte historique très particulier, où la France cherchait un guide fort et stable, un guide capable de rassembler, de prendre les décisions cruciales dans la situation critique que représentait la guerre d'Algérie. [...]
[...] Mitterrand dans son pamphlet Le coup d'Etat permanent. L'impressionnante somme de pouvoirs confiée au Président et les similitudes que l'on peut constater avec ceux remis aux rois de l'Ancien Régime entraînent des dérives et peuvent donner lieu à l'appellation de monarchie républicaine En effet, la fonction de représentant de la Nation, de chef des armées, et plus largement de la politique extérieure domaine réservé de De Gaulle), les droits de dissolution et de grâce ou encore l'immunité face à la Justice sont autant de prérogatives qui ont rapproché présidence et royauté. [...]
[...] La République française présente assurément certains aspects d'une monarchie, néanmoins il existe des contre-pouvoirs qui empêchent de la qualifier de monarchie républicaine. Nous ne vivons pas sous une monarchie, nous sommes des citoyens et non des sujets. Il me semble que la qualifier de République monarchique serait plus adéquat. Bibliographie - Histoire et droit des Etats de Jean Picq - La monarchie républicaine ou comment les démocraties se donnent des rois de Maurice Duverger - Le roi est mort ? Vive le roi ! [...]
[...] Le Président de la République n'obtient sa légitimité que par la preuve de la volonté nationale, l'élection suffrage universel directe. La République est démocratique par ce principe de représentation, la République est le "gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple" (art. 2). Cependant, ce concept se heurte à la vision encore très présente de Rousseau dans laquelle le Souverain, donc ici le peuple a priori, doit exprimer la volonté générale résultant toujours de la recherche du bien commun, et non la somme des volontés individuelles, finalement simple somme des intérêts privés. [...]
[...] La France sous la Vème République : une monarchie républicaine ? Lorsqu'un homme est porté à la tête de l'État par le suffrage universel, c'est essentiellement sur sa personne que l'on vote [ . Un tel mode d'élection ne peut offrir un élément de contrôle politique sérieux ; il tend même à dépolitiser le corps électoral, il le pousse à se désintéresser des affaires du pays, à prendre l'habitude d'aliéner sa souveraineté». Pierre Mendès-France La France est fière de sa Révolution, elle est fière d'avoir coupé la tête de sa monarchie, d'avoir su imposer la République. [...]
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