Samedi 30 octobre, une contre-manifestation sur la réforme des retraites était organisée à Paris par 400 « jeunes identitaires » à l'appel du Groupe Union Défense (GUD) l'un des groupes universitaires d'extrême droite les plus influents dans les années 70 à 90. Ce groupe s'est reformé l'année dernière à l'initiative d'une vingtaine d'étudiants de l'université de droit de Paris Panthéon-Assas.
Cette action a montré que les thèmes de l'extrême droite aujourd'hui sont identiques à ceux déjà véhiculés dès la création de ce mouvement : nationalisme, antiparlementarisme ou autoritarisme, parfois antisémitisme. L'extrême droite est définie par M. WINOCK comme « un terme flou qui ne se réfère ni à un mouvement, ni à une doctrine précise mais l'ensemble des organisations, des publications visant à subvertir le régime démocratique et libéral en vue de l'instauration d'un régime autoritaire ».
En France l'apparition de l'extrême droite remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle et coïncide avec la fin de la monarchie. Ce mouvement trouve ses premiers échos dans la France de la IIIe République. Pour cause, suite à la défaite de 1871 et la perte de l'Alsace-Lorraine, un courant de plus en plus revanchard apparaît : il trouve sa source dans l'antiparlementarisme et dans l'antisémitisme. De plus, l'Affaire Dreyfus qui commence en 1894 coupe la France en deux avec du côté des antidreyfusards, un courant qui s'est structuré autour de l'antisémitisme de l'Action Française. Néanmoins, après la défaite de l'Allemagne en 1918, la droite dure devient plutôt antibolchévique.
En 1934, aucun mouvement de masse n'émerge réellement, mais il existe une multitude de ligues ayant plus ou moins en commun l'antisémitisme, l'antiparlementarisme, l'anticommunisme et surtout un nationalisme exacerbé.
Le 6 février 1934, une manifestation organisée par les ligues d'extrême droite à Paris est l'un des éléments fondateurs de ce mouvement. Cette manifestation est ressentie comme une tentative de coup d'Etat par les républicains et marque l'entrée de l'extrême droite dans le jeu politique. En mai 2002 le candidat du principal parti d'extrême droite français, le Front National accède au second tour de l'élection présidentielle face à J. CHIRAC. Jean-Marie LE PEN est alors battu avec seulement 17,79% des voix suite à un "réflexe républicain", tous les candidats sauf A. LAGUILLIER ayant appelé à voter pour J. CHIRAC.
Quelle a été l'évolution de l'extrême droite française entre février 1934 et mai 2002 ?
De 6 février 1934 au 16 juin 1940 l'extrême droite émerge dans le paysage politique et exerce une opposition farouche aux gouvernements.
En 1940 le régime de Vichy marque l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite et l'application d'un « programme » autoritaire, antisémite et nationaliste. Après avoir perdu tout poids politique après 1944, l'année 1953 et le poujadisme annoncent un retour de l'extrême droite dans la vie politique française.
[...] L'émergence d'une force politique à l'extrême droite de l'échiquier : le Front national. _Après le mouvement poujadiste Jean-Marie LE PEN s'engage pour l'Algérie française et connait une traversée du désert de sa carrière politique (il est en 65 directeur de campagne du nationaliste Tixier-Vignacour). Celle-ci est relancée en 1972 lors de la création du Front national par le groupe d'extrême droite Ordre nouveau (qui a été lui même fondé par Occident aujourd'hui encore très influent sous le nom de Groupe Union Défense (GUD)). [...]
[...] La presse de droite crée une atmosphère de haine et de violence d'après S. BERSTEIN. Cette campagne de dénigrement est antisémite à l'égard de BLUM (journaux Je Suis Partout, l'Action Française), le ministre R. SALENGRO se suicide car il est accusé d'avoir déserté le combat durant la guerre alors qu'il a été fait prisonnier. Ces campagnes extrêmement virulentes se propagent même à droite. Le gouvernement du Front Populaire ayant en effet prononcé la dissolution des ligues d'extrême droite elles sont remplacées par des partis comme le Parti populaire français (fasciste) ou le Parti social français (ex Croix de feu). [...]
[...] Politique antisémite (statut des juifs en 40 et 41puis collaboration pour les déportations). Opposants politiques pourchassés. Vichy = extrême droite traditionaliste au pouvoir (autoritarisme, antisémitisme et nationalisme) _la collaboration a lieu au cours de l'occupation allemande de la part de nombreux sympathisants de l'extrême droite. Vichy = symbole de la collaboration d'État mais à Paris se regroupent des écrivains et hommes politiques d'extrême droit qui une idéologie proche de celle du nazisme ou du fascisme et qui dénonce la passivité du régime de Vichy. [...]
[...] Le Front National est également un parti très eurosceptique non au référendum) et souverainiste (pour la sortie de l'OTAN et une indépendance vis-à-vis des USA). Enfin ses positions concernant l'antisémitisme et le négationnisme (l'un des thèmes récurrent chez l'extrême droite comme nous l'avons vu) son polémiques en raison de certains dérapages (les chambres à gaz vues comme un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale par LE PEN ou encore le rapprochement avec Dieudonné ou le négationniste FAURISSON). [...]
[...] Néanmoins, après la défaite de l'Allemagne en 1918, la droite dure devient plutôt antibolchévique. En 1934, aucun mouvement de masse n'émerge réellement, mais il existe une multitude de ligues ayant plus ou moins en commun l'antisémitisme, l'antiparlementarisme, l'anticommunisme et surtout un nationalisme exacerbé. Le 6 février 1934, une manifestation organisée par les ligues d'extrême droite à Paris est l'un des éléments fondateurs de ce mouvement. Cette manifestation est ressentie comme une tentative de coup d'Etat par les républicains et marque l'entrée de l'extrême droite dans le jeu politique. [...]
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