L'émergence d'une droite conservatrice dure, révolutionnaire, violente et antisémite trouve ses premières manifestations dans la France de la IIIe République. Après la défaite de 1871 et la perte de l'Alsace-Lorraine, un courant revanchard apparaît : il se nourrit d'antiparlementarisme et d'antisémitisme.
L'affaire Dreyfus, qui commence en 1894, coupe la France en deux, avec, du côté des antidreyfusards, un courant qui s'est structuré autour d'Action française, fondée en 1899. Mouvement d'intellectuels, cette ligue monarchiste, catholique et antisémite va rayonner sur sa génération pendant près d'un demi de siècle.
Après la défaite de l'Allemagne en 1918, la droite dure devient viscéralement antibolchévique. Aucun mouvement fascisant de masse n'émerge réellement, mais il existe une multitude de ligues ayant plus ou moins en commun l'antisémitisme, l'antiparlementarisme, l'anticommunisme et un nationalisme exacerbé.
[...] ( quelle est la cartographie du vote d'extrême droite ? C'est celle de la France industrielle et urbaine, à forte densité immigrée, dessinant un croissant allant du Nord-Pas de Calais à la région PACA en passant par l'Est et le sillon rhodanien. Entre 1995 et 2002, ce vote a le plus progressé dans le Sud Ouest rural, de tradition radicale socialiste. Ce phénomène n'est pas isolé en Europe : les programmes électoraux et l'électorat d'extrême droite sont similaires chez nos voisins (Autriche, Italie, Pays-Bas ( l'extrême droite est écartée des institutions françaises Aujourd'hui, le Front National se trouve dans une situation particulière : c'est une force politique que l'on ne peut ignorer (et même une 3e force stable, consolidée par le 21 avril 2002), mais qui n'est pas représentée au niveau des principales institutions nationales. [...]
[...] Mais il y a un débat interne sur la stratégie : Le Pen exploite le filon "ni droite ni gauche", tandis que Mégret a choisi son camp, il est de droite. Leurs deux stratégies s'opposent et provoquent une scission au début de l'année 1999, entraînant un déclin relatif du FN. Mais si sa dynamique s'est brisée, le FN reste, dans les représentations, le parti de la peur, du repli sur soi et de la discrimination. L'extrême droite entre dans une nouvelle phase lorsque J.M. [...]
[...] - soit les partis d'extrême droite tiennent compte des réalités de leur temps et teintent leurs discours de plus de pragmatisme. Ils essayent de se donner l'image d'une droite nationale, plus conventionnelle, moins extrémiste. Cette droite se veut plus tournée vers d'autres partis d'extrême droite européens ; ils pourraient fonder un groupe parlementaire commun au Parlement européen. Ces idées sont principalement défendues par C. Martinez, ou Marine Le Pen. A l'heure actuelle, dans les rapports de forces de l'extrême droite, c'est cette hypothèse qui semble la plus probable. [...]
[...] Le Pen : - une accentuation de la situation présente : un gros parti d'extrême droite et de petits partis marginaux. Notons que cette hypothèse suppose l'émergence d'un vrai leader fédérateur et d'une discipline de fer, qui, dès aujourd'hui, s'effrite au cœur même de la structure du Front National. - l'institutionnalisation progressive du FN : (cf. le PC) cela suppose à la fois un jeu d'alliances, ce qui n'est pas le cas pour l'instant, et un discours plus conventionnel (ce que tente de faire Marine Le Pen actuellement). [...]
[...] - la marginalisation progressive du FN : si la personnalité d'un successeur de M. Le Pen n'a pas la stature et ne parvient pas à garder l'union entre les différentes tendances de l'extrême droite, cette extrême droite risquerait de s'éclater en groupuscules. En 1999, la scission FN/MNR avait causé un faible score au FN aux élections européennes - une interdiction du FN : en Europe, de plus en plus de pays interdisent des pays d'extrême droite : c'est le cas du Vlaams Blok, en Flandres (Belgique) qui va sans doute être interdit très bientôt. [...]
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