Pour les auteurs néoclassique, le courant dominant de la pensée économique, le partage de la valeur ajoutée devrait être stable, déterminé par des paramètres fondamentaux de l'économie, fluctuant éventuellement autour d'une valeur d'équilibre presque immuable. Pourtant, l'histoire économique récente des pays européens, et de la France en particulier, dément cette vision simple.
[...] Rmq préalable: Pour rendre compte de la réalité du partage de la VA entre salaires et profits et de son évolution au cours des dernières décennies, le champ qui apparaît le plus pertinent est celui de l'ensemble des entreprises. Mais la mesure de la valeur ajoutée des entreprises financières est fragile et sensible aux conventions adoptées. Le champ plus restreint sur lequel la mesure du partage de la VA a un sens indiscutable est donc celui des sociétés non financières (SNF). [...]
[...] (Phase 1). De profonds bouleversements étaient pourtant en cours. En effet, la population agricole a diminué, des transferts de population active vers l'industrie et le secteur tertiaire se sont opérés et la salarisation était croissante. Le tissu productif a connu lui aussi de grandes mutations, se traduisant par des gains de productivité élevés et de forts rythmes d'investissement. Les années 1970 marquent une rupture forte (on entre dans la phase la croissance se ralentit nettement. [...]
[...] Et la phase 3 est attribuée au contrechoc pétrolier qui a ensuite conduit au mouvement inverse. (d'après le rapport au président de JP Cotis, 2009) Qu'en est-il depuis la fin des années 80 (on passe à l'analyse de la phase Et bien le partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits est quasiment stable, avec environ un tiers pour la part des profits. Mais cette inertie française, qui n'est pas observée chez la plupart des pays étrangers, va de pair avec un creusement des inégalités et s'accompagne d'une dégradation inquiétante pour l'investissement, l'activité et l'emploi, du taux d'épargne et du taux d'autofinancement des entreprises, qui devrait continuer en 2009-2010. [...]
[...] (Car il ne nécessite pas de correction liée à la non-salarisation). C'est pourquoi c'est ce champ qui est pris en compte ici pour expliquer cette évolution. En se référant au rapport au président de la République de Jean- Philippe Cotis et au rapport de Gilbert Cette, Jacques Delpha et Arnaud Sylvain sur le partage fruit de croissance en France de phases peuvent être distinguées depuis 1949 concernant l'évolution du partage de la valeur ajoutée : La part des salaires dans le partage de VA et le taux de marge des SNF (qui mesure le pourcentage de la valeur ajoutée conservé par les entreprises après versement des coûts salariaux et des impôts liés à la production) sont relativement stables jusqu'au premier choc pétrolier phase 1 : 1949-1973) Puis la part des salaires augmente jusqu'au début des années 1980 et on observe une baisse importante du taux de marge des SNF sur la période des deux chocs pétroliers avec un point bas en 1982. [...]
[...] De plus, alimentée par les chocs pétroliers, l'inflation est mondiale et entraîne une déformation du partage de la valeur ajoutée. Le développement des systèmes de protection sociale, alourdis par la montée du chômage, augmente le poids des charges pesant sur le travail, ce qui contribue aussi à déformer le partage de la valeur ajoutée et à alimenter l'inflation. Puis à partir du début des années 1980 (on entre ici dans la phase l'affectation des revenus primaires montre les profonds changements qu'a connus le système financier français (la réduction de l'intermédiation financière, le financement par le marché de l'activité économique ) Mais surtout c'est le contrechoc de la crise pétrolière qui joue un rôle majeur dans l'explication de la baisse de la part des salaires durant cette période. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture