Charles Floquet, président du Conseil en 1888, a qualifié les réformes scolaires engagées par les gouvernements successifs de la Troisième République de « la plus glorieuse des tâches ». De fait, la Troisième République, seul régime qui parvient à se maintenir durablement depuis l'Ancien Régime (de 1870 à 1940), accorde à l'école une place de choix. Institution chargée de l'instruction des jeunes Français, elle est aussi vecteur de cohésion, de fabrication du mythe national, et tente d'enraciner les valeurs de la République dans une France encore peu habituée à ce type de régime politique.
[...] En 1879, Jules Ferry, doté alors du portefeuille de l'Instruction et des Beaux-Arts, annonce dans l'article VII de son projet de loi que nul n'est admis à participer à l'enseignement public ou libre ( ) s'il appartient à une congrégation religieuse non autorisée Les détracteurs de cette dichotomie Église-État sont nombreux, mais la Troisième République est bien celle qui, au travers de l'École, fait de la laïcité une réalité. Ainsi, le rôle de l'École sous la Troisième République se démocratise en vue d'enraciner cette morale républicaine, nationale et laïque qui s'avère être une spécificité française. L'ascenseur social véhiculé par l'école de la Troisième République reste un modèle que tous les régimes vont par la suite tenter de réitérer. [...]
[...] Par conséquent, le rôle de l'École d'alors est aussi de former les esprits à un certain mode de pensée, tout à fait propre à l'époque. La mise en place de ce mode de pensée se fait contre le cadre de légitimité traditionnelle qu'est l'Eglise. La Troisième République est celle qui fabrique une morale annoncée clairement comme réfractaire à toute implication de l'Église dans la sphère publique. Vers 1880, le clergé régulier tient une grande partie de l'enseignement primaire, surtout en ce qui concerne les filles. [...]
[...] L'École devient le lieu de la connaissance de masse. Avec la loi Ferry sur la gratuité de l'école primaire (1881), et plus encore avec celle de 1882 qui rend l'instruction obligatoire de six à treize ans, on fait de l'école une étape naturelle dans la construction des Français : l'école élémentaire doit dès lors accueillir un million et demi de nouveaux élèves. Le budget de l'Etat, pour répondre à ce besoin, est considérable. La Troisième République dépense quatre-vingt-dix-huit millions de francs en 1889 pour l'enseignement primaire, contre seulement neuf millions en 1869. [...]
[...] Le rôle de l'École sous la Troisième République est aussi de développer ce sentiment national. La revanche de 1870 prend le caractère d'obsession nationale : les manuels scolaires condamnent la perte des deux petites soeurs jumelles l'Alsace et la Lorraine. On exalte le passé glorieux d'une France en mal de victoire militaire (Jeanne d'Arc, Napoléon, Vercingétorix.) À cela s'ajoutent des exercices tels que la rédaction sur des sujets tels que le sentiment national, une discipline quasi militaire, et un entraînement physique largement dirigé vers la défense de la Nation, comme le maniement du fusil de bois. [...]
[...] Quel a été le rôle de l'école sous la Troisième République ? Charles Floquet, président du Conseil en 1888, a qualifié les réformes scolaires engagées par les gouvernements successifs de la Troisième République de la plus glorieuse des tâches De fait, la Troisième République, seul régime qui parvient à se maintenir durablement depuis l'Ancien Régime (de 1870 à 1940), accorde à l'école une place de choix. Institution chargée de l'instruction des jeunes Français, elle est aussi vecteur de cohésion, de fabrication du mythe national, et tente d'enraciner les valeurs de la République dans une France encore peu habituée à ce type de régime politique. [...]
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