L'Etat et le processus de rationalisation (Max Weber), fiche de science politique
C'est à lui que l'on doit la définition de l'Etat, mais aussi à lui que l'on doit la définition de puissance. La puissance est chez lui la chance de faire triompher sa propre volonté au sein d'une relation, même contre des résistances. A cette idée de puissance, Weber va opposer quelque chose de plus subtil, qu'il appelle la domination. Et cette domination c'est en fait non pas la chance d'imposer sa propre puissance mais la chance de trouver des personnes déterminées à obéir à un ordre de contenu déterminé. La domination repose sur la reconnaissance et l'acceptation des ordres reçus. En cela la domination repose sur de la croyance et plus précisément sur la croyance dans la légitimité du pouvoir. Dans la domination il y a une idée d'acceptation.
[...] La domination légale-rationnelle. La légitimité de l'autorité est fondée sur le consentement des gouvernés à un ordre légal, à un ordre rationnel et impersonnel. le consentement des gouvernés est fondé sur un droit établi rationnellement et composé de règles abstraites, impersonnelles, logiquement agencées auxquelles obéit le détenteur légal du pouvoir lorsqu'il ordonne et le membre du groupe auquel s'applique l'ordre légal L'idée ici est que ET le chef ET celui qui subit sont soumis au même ordre juridique. Dans ce cadre, la légitimité du pouvoir se confond avec la légalité, et ce qui fonde le pouvoir est le droit. [...]
[...] Le droit est une contrainte pour limiter le pouvoir mais aussi une ressource de légitimité. L'analyse de Weber a deux défauts : 1. elle repose sur l'idée que l'on est dans un schéma évolutionniste de l'histoire et qu'en gros (pourtant Weber était opposé à Marx) il existe une fin de l'histoire et que cette fin est l'Etat légal-rationnel. Il y a cette idée d'évolution avec l'idée que l'on passe d'une domination charismatique à une domination traditionnelle et à une domination rationnelle. [...]
[...] C'est une administration qui va mettre en œuvre une politique particulière. Il y a cette idée de charisme mais l'autorité charismatique est souvent instable, et du coup elle évolue vers la bureaucratisation. Le second type d'autorité chez Weber est une domination traditionnelle qui est établie selon Weber par le caractère sacré de dispositions transmises par le temps et les pouvoirs du chef sont alors déterminés en vertu de la dignité personnelle qui lui est conférée par la tradition On adhère au bien-fondé des dispositions qui sont transmises par le temps. [...]
[...] Et ce que sous entend Weber c'est l'idée que l'on passe de rationnel à charismatique à rationnel. La bureaucratie est la finalité, elle a quatre caractéristiques : 1. L'existence de procédures écrites, c'est-à-dire de règles prévues qui organisent et régissent les actes des agents de l'Etat. Par l'existence de ces règles écrites, l'arbitraire est rendu plus difficile La séparation entre le titulaire de la fonction et la fonction elle-même, ce qui signifie que la fonction perdure au-delà de ceux qui occupent le poste. [...]
[...] Cette bureaucratie est celle qui voit le jour avec l'Etat moderne, et c'est justement ces caractéristiques qui font dire à Weber que l'Etat devient moderne justement parce qu'il s'organise de manière bureaucratique et que cette organisation bureaucratique est l'expression d'une rationalisation des modes de domination. Permettent de comprendre les phénomènes de croyance entre le droit et la légitimation du pouvoir politique. L'idée qui est un grand mystère est : pourquoi on obéit ? Weber va apporter une réponse et va notamment dire que si fonde la légitimité de l'Etat aujourd'hui est le droit, et le droit nous dit Weber c'est l'instrument de la légitimation du pouvoir politique contemporain. On pourrait dire que les juristes sont les agents de la légitimation du pouvoir politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture