Le problème qui se pose en 1965 est celui de l'opposition à de Gaulle. Pour espérer l'emporter au second tour, il faut être en mesure de rassembler la moitié des votants. Or le propre de l'opposition à de Gaulle c'est son hétérogénéité (PCF, SFIO, PSA, PSU, MRP, CNI, parti radical, extrême droite, ?) (...)
[...] Il devient alors le candidat pressentie et des sondages lui donnent jusqu'à 24% d'opinion favorable. En 1965, Defferre obtient un succès probant lors des élections municipales qui lui confère une certaine légitimité. Dès lors, il va tente de regrouper la gauche non communiste jusqu'au centre et le MRP. Mais que ce soit pour des raisons idéologiques ou pour empêcher Gaston Defferre de doubler Guy Mollet dans son parti, la SFIO pose des conditions qui rendent inacceptables l'union pour le MRP (laïcité, nationalisation des banques d'affaires et nécessité de réintégrer le PCF). [...]
[...] Deux questions se posent : est-ce que de Gaulle peut être battu ? et qui peut battre de Gaulle ? Les oppositions à de Gaulle peuvent facilement se rassembler comme lors de la motion de censure en 1962, mais pour se réunir autour d'un candidat commun pour battre de Gaulle semble plus improbable. La seule figure susceptible de réunir le plus largement face à de Gaulle c'est Pinay (CNI). Pourtant, il y a très peu de chances que ce dernier rassemble des communistes (soit 20% d'électeurs). [...]
[...] Outre Pinay, personne ne se dégage véritablement comme un candidat valable. C'est dans ce contexte d'incertitude qu'on se demande qui peut battre de Gaulle à gauche ? C'est autour de cette hypothèse de la recherche d'un possible candidat que l'Express va lancer l'affaire de Mr X : une rumeur va être lancée annonçant que de Gaulle va démissionner pour provoquer des élections anticipées afin de profiter lui même du scrutin qu'il vient de mettre en place. Face à cette rumeur, les journalistes de l'Express vont inventer le candidat idéal de la gauche pour battre de Gaulle. [...]
[...] Cette élection semble n'être qu'un referendum de plébiscite pour de Gaulle : il ne fera même pas campagne. Section 2. Une élection novatrice : suffrage universel direct, télévision et sondages L'élection de 1965 est marquée par 3 innovations : - Le changement de mode de scrutin - L'élection se déroule en partie à la télévision : la télévision entretient une logique de personnalisation de la politique. - L'apparition des sondages d'intentions de vote qui permettent de suivre l'évolution de l'électorat en temps réel. [...]
[...] L'issue du second tour quant à lui, ne fait aucun doute : de Gaulle devrait être réélu. Ce qui sera le cas puisqu'il l'emportera avec 55,2% des votes. Comment interpréter ces résultats ? D'une part de Gaulle renforce sa légitimité antérieure avec le suffrage universel, mais surtout il s'agit pour de Gaulle d'une certaine déconvenue puisqu'il ne semble plus aussi intouchable qu'auparavant. Les élections législatives de 1967 qui verront une légère progression de la gauche confirme cette interprétation. Le ballottage était un blasphème, le second tour est un sursis. [...]
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