Les différents types de domination politique

Résumé du document

Les différents types de domination politique, fiche de sociologie politique de 2 pages idéale pour un oral



Elle repose sur le fait (concept d'habitus de Bourdieu) que les individus incorporent progressivement les structures sociales et donc aussi les structures politiques dans lesquelles ils se forment, dans lesquelles ils évoluent, et que ces structures qu'ils ont incorporées progressivement leur paraissent naturelles, et donc qu'ils ne se posent même pas la question de savoir si elles sont justes ou de savoir si elles sont utiles.

Extraits

[...] En instaurant un rapport direct avec le peuple, avec la foule, le chef charismatique court-circuite les instituions, et dans ce contexte, aucune tradition, aucune coutume, aucune règle juridique ne peut résister à sa volonté qui devient toute puissante. C'est la raison pour laquelle la domination charismatique permet de transformer l'ordre établi et correspond en général aux périodes révolutionnaires. C'est aussi la situation qui fait l'homme. Cette domination est par définition précaire, limité dans le temps, puisqu'elle disparaît avec le leader charismatique, soit à sa mort, soit à la perte de son crédit, et alors elle laisse la place en général à un retour des modes de domination traditionnelle ou des modes de domination légale rationnelle. [...]

[...] Mais on constate aussi que ce type de domination repose aussi très largement sur l'habitude, et qu'il nous paraît en quelque sorte naturel, de désigner par les urnes nos gouvernants tellement naturel qu'on éprouve des difficultés ne serait-ce qu'à imaginer ne serait-ce qu'un autre mode de désignation. Enfin, il y a toujours évidemment une dimension charismatique dans l'exercice du pouvoir, comme le montre le fait que l'activité politique reste hautement personnifiée. Et on sait qu'en plus des qualités supposées des gouvernants, leur charisme contribue aussi à leur légitimité, aussi dans des sociétés aussi juridicisées que la nôtre. [...]

[...] Elle se caractérise par une très forte personnalisation des relations du pouvoir et en particulier par la prédominance de relations de typer personnel entre le seigneur et ses vassaux ou entre le prince ou le monarque et ses sujets. Et évidemment, dans ce type de domination, les gouvernés obéissent essentiellement par respect des valeurs établies, des traditions. Quant aux gouvernants, ils subissent eux aussi le poids des coutumes puisqu'ils sont contraints d'agir, s'ils veulent obtenir l'obéissance, dans le respect de la tradition. [...]

[...] Quant aux gouvernés, ils ne sont tenus d'obéir que dans les limites de la loi. La conséquence de ce type de légitimité, c'est que les possibilités d'un exercice discrétionnaire du pouvoir sont évidemment plus réduites, et alors que la domination traditionnelle repose en grande partie sur des relations personnalisées, la domination légale rationnelle tend à dépersonnaliser l'exercice de la domination. Parce qu'on passe d'une obéissance à des individus à une obéissance à des règles et à une obéissance à des fonctions, ce qui conduit à une juridicisation des relations du pouvoir, c'est-à-dire au fait que ces relations de pouvoir sont étroitement codifiés, définies et encadrées par des règles et par des statuts juridiques, à commencer bien sûr par la constitution qui précise la manière dont s'organise et distribue le pouvoir politique. [...]

[...] Ainsi par exemple, dans une société où il y a toujours eu un roi, il paraît naturel à tout le monde ou presque que ce soit le roi qui exerce le pouvoir. Presque personne ne s'interroge sur la légitimité, sur les fondements du pouvoir monarchique, et ça d'ailleurs même dans les périodes révolutionnaires. C'est d'ailleurs la même chose dans une société comme la notre où on élit les gouvernants et cette procédure nous paraît évidente, naturelle, d'une certaine manière indiscutable, ce qui ne l'était évidemment pas aux yeux d'un paysan français du 19ème. Cette domination traditionnelle va de pair avec la naturalisation du pouvoir. [...]