Le mot « nationalisme » est pour la première fois mentionné en France dans un texte de l'abbé Barruel en 1798 qui stigmatisait le patriotisme jacobin révolutionnaire. Cependant, le terme n'apparaît qu'en 1874 dans le grand dictionnaire universel de Pierre Larousse. Le nationalisme y est entendu comme une doctrine exacerbant le sentiment national.
Le terme même de nationalisme couvre tant un sentiment patriotique exacerbé observable à l'échelle d'une nation qu'un mouvement d'émancipation souvent confus et localisé. Ne serait-ce que par son échelle d'application, le nationalisme revêt diverses formes, chacune aux arguments identitaires similaires mais les utilisant de façon différente. De façon plus fine, il existe, selon les Etats et les acteurs en présence, plusieurs conceptions de nationalisme.
[...] Ne serait-ce que par son échelle d'application, le nationalisme revêt diverses formes, chacune aux arguments identitaires similaires mais les utilisant de façon différente. De façon plus fine, il existe, selon les Etats et les acteurs en présence, plusieurs conceptions de nationalisme. Le nationalisme des peuples souverains : Le nationalisme est ici considéré à l'échelle d'un État-nation déjà constitué. Souvent velléité des dirigeants, il a pour objectif la défense de l'indépendance nationale et l'affirmation de la grandeur de l'État- nation ; le nationalisme place donc ici la nation, constituée en État, au premier rang des valeurs politiques et sociales. [...]
[...] La colonisation de certaines régions, qui pourtant ne formaient pas d'Etat Nation originellement, a conduit l'émergence d'une communauté imaginée fantasmée, par les peuples colonisés, en réaction aux colonisateurs. Ce nationalisme colonial (B. Anderson) n'est donc pas préexistant à la colonisation ; il est le produit conjoint du print capitalism (formation d'une communauté linguistique à la suite d'un développement rapide de l'imprimé) et de l'Etat colonial. Les séparatismes régionaux : ces nationalismes revendiquant leur souveraineté à l'échelle régionale prennent des formes variées : ils peuvent être violents et très organisés (nationalismes déchirant la Yougoslavie) ou s'effectuer par consensus (en Tchécoslovaquie par exemple). [...]
[...] En refusant l'idée de langue une même langue invite à se réunir, mais n'y force pas Renan) et de race la considération ethnographique n'est donc pour rien dans la constitution des Nations modernes. La vérité est qu'il n'y a pas de race pure et que faire reposer la politique sur l'ethnographie, c'est la faire porter sur une chimère Renan) comme fondement de la Nation, le nationalisme à la française souhaite pouvoir exporter ses principes, constitués en un modèle universalisable. Nous l'avons vu, deux principales conceptions d'un nationalisme souverain s'opposent. [...]
[...] Un nationalisme antagoniste peut à tout moment la remettre en question. C'est le cas notamment des nationalismes séparatistes. II) Le nationalisme des peuples sans Etats : Nous allons étudier ici les nationalismes à une échelle locale, revendiquée par une communauté qui a pris conscience de son individualité historique par suite de circonstances diverses, et ainsi a décidé de créer son propre État souverain, ou tout du moins de se détacher de leur nation originelle. l'indépendantisme : Nous entendons ici par indépendantisme un mouvement militant réclamant l'indépendance politique d'un territoire. [...]
[...] Ainsi, un habitant de Catalogne revendique tant son identité catalane que sa nationalité espagnole. Bibliographie : Philippe Braud, Sociologie politique, Librairie générale de droit et de jurisprudence Fichte Discours à la nation allemande, Imprimerie nationale Ernest Renann, Qu'est-ce qu'une nation, Milles et une Nuit Michel Feith, Nationalismes et régionalismes ; des Nations avec ou sans Etat, Editions du CRINI Benedict Anderson, L'imaginaire national. Réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme, La Découverte, 1996. [...]
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