Dérives de la IVe République, Louis Renault, Régime de Vichy, patronat, Conseil National Patronat Français (CNPF), Léon Gingembre, Pierre Ricard, André Boutemy, scandale Boutemy
L'épuration n'a pas été menée jusqu'au bout : beaucoup de cas très différents à gérer.
Beaucoup de patrons politiquement contestables ont été très peu inquiétés.
Quantitativement, une toute petite minorité de patrons seulement ont été poursuivis à la Libération par les instances traditionnelles ou extraordinaires créées à ce moment-là.
On trouve donc à la fois des bouc-émissaires qui ont payé pour les autres, et des rescapés.
[...] L'affaire des piastres 1952 : article de Jacques Despuech, employé à l'office des changes de Saïgon, dans Le Monde. Il dénonce un scandale, le trafic des piastres : opérations de change (différence entre le taux officiel de la piastre et son cours officieux) par les fonctionnaires et les grandes banques. Bénéfices énormes en achetant des piastres au marché noir et les vendant au taux officiel en France. Transferts de piastres clandestins, ou bien officiels mais couverts par autorisations exceptionnelles. Despuech : l'Office indochinois des changes laisse fonctionner la fraude à grande échelle : premières attaques à l'AN, repoussées par le Président du Conseil Antoine Pinay. [...]
[...] Argument utilisé : mise en lumière du rôle de Boutemy pendant le régime de Vichy. André Boutemy démissionne finalement sous les attaques. Avec cette affaire, éclairage sur la pression politique exercée par les patrons et le CNPF. Le Président de la République, le socialiste Vincent Auriol, dénonce les féodalités économiques Mais le mécanisme de financement des élections par le CNPF survit à la démission de Boutemy. Boutemy ne disparaît pas pour autant de la vie politique : il représente la France à la CECA. [...]
[...] Affaire relancée en avril 1953 dans Le Monde : le trafic profite aux grandes banques et sociétés, mais aussi à certains partis politiques ( maintenir le système colonial qui permet ces pratiques. Le parti le plus concerné par le scandale est celui d'André Diethelm, le RPF gaulliste. Soldats, hommes d'affaires et hommes politiques sont concernés. On parle même d'un certain Monsieur Paul qui pourrait être Paul Auriol, fils du Président. Finalement, les inculpations sont levées mais on condamne le laxisme de l'office d'échanges. Le scandale des piastres aboutit donc à une impasse politique et judiciaire. [...]
[...] Louis Renault a été un bouc-émissaire : symbole fort car patron de la + grande industrie automobile. Renault avait exprimé sa proximité au régime de Vichy et aux Allemands sous l'Occupation. Double-peine pour Renault : nationalisation-sanction décidée par CDG et le GPRF peine de prison pour atteinte à la sûreté de l'Etat (collaboration avec l'ennemi). Avant que son procès ait lieu, il semblerait qu'il ait été molesté par des Francs-Tireurs Partisans ( il est mort à l'hôpital de la prison le 24 octobre 1944. [...]
[...] Cela dénote avec les grands patrons qui ont souvent fait partie des comités d'organisation de Vichy. Pierre Ricard est le du CNPF malgré son implication à Vichy ( Villiers restait politiquement conservateur (maire de Lyon 1941-1943) et s'entourait des grands patrons malgré leur passé. II) Un rôle politique André Boutemy, financier des élections Georges Villiers demande à Boutemy de gérer le centre d'études administratives et économiques du CNPF, qu'on appelle le Comité de Penthièvre André Boutemy a été Préfet de la Loire puis de Lyon sous Vichy : il rencontre alors Georges Villiers, et obtient que sa condamnation à mort par les Allemands ne soit qu'une déportation ( liens forts. [...]
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