L'arrivée au pouvoir de Lula en octobre 2002 constitue une étape importante dans le processus de consolidation de la démocratie au Brésil. En 1989, lorsqu'il s'est présenté pour la première fois aux élections, Lula et son parti, le PT, faisaient peur. Après l'impeachment de Collor en 1992 et la stabilisation du régime avec l'ère Cardoso de 1994 à 2002, le PT entre enfin dans le jeu normal des alternances démocratiques : c'est la sortie de la marginalité politique du plus grand parti de gauche. Sans doute le doit-il en partie à l'abandon de la ‘rhétorique de la rupture' lors de la ‘Lettre aux brésiliens' adressée par Lula durant la campagne.
Si l'alternance démocratique a eu lieu, quels sont les derniers obstacles à la démocratisation effective du régime brésilien ?
[...] Cela avantage les oligarques traditionnels du Nordeste, avec lesquels doit composer le gouvernement fédéral. (Le mode de scrutin choisi pour l'élection des députés est la RP à la plus forte moyenne. L'électeur donne sa voix à une liste, ou à un membre de celle-ci. Ainsi, ce n'est pas tant le parti qui mobilise que chaque candidat qui tente de se constituer son électorat propre. Les liens sont donc faibles entre élu et parti, ce qui va permettre une grande souplesse dans la constitution d'une majorité parlementaire. [...]
[...] Les limites d'une action nationale La démocratisation au Brésil s'affiche aussi par l'action de ses habitants. Ainsi, pendant la campagne électorale de 2002, de vastes consultations ont été mises en place : forums de discussion, groupes de travail ont cherché à rétablir le lien entre gouvernants et gouvernés. Néanmoins, malgré la réalisation des promesses de Lula par la création notamment d'un Conseil de développement économique et social proche du Conseil économique et social français, qui regroupe toutes les forces sociales du pays, la société civile se manifeste rarement de manière nationale. [...]
[...] Si l'alternance démocratique a eu lieu, quels sont les derniers obstacles à la démocratisation effective du régime brésilien ? I. Forces et faiblesse du jeu politique au Brésil Dans cette première partie, nous faisons connaissance avec les choix électoraux au niveau national, qui, bien qu'éclatés, conduisent à un exercice démocratique du pouvoir par des alliances Puis on souligne, malgré cette première approche d'un pouvoir qui s'adapte de façon souple à la configuration partisane du pays, les défaillances qui relèvent de facteurs liés au régime, la faiblesse du Président, et à l'histoire du pays, c'est-à-dire la corruption de certaines régions et de l'administration, à laquelle doit faire face constamment le régime. [...]
[...] La démocratie et le peuple Le défi de la démocratisation politique passe avant tout par le peuple. Ce peuple brésilien qui a un rapport particulier avec le droit Ce peuple brésilien qui se cherche une unité nationale Ces constats, fondamentaux, doivent être pris en compte par le gouvernement, pour adopter les réformes qui conduiront le Brésil à une démocratie effective. A. Le paradoxe entre droit et non-droit Les problèmes de corruption, de crime organisé, de narcotrafic, d'insécurité, de droits de l'homme se posent avec vigueur dans un pays comme le Brésil. [...]
[...] Le Président fait tout pour conserver le rôle principal dans les décisions importantes : énergique, un peu trop parfois : il a ainsi annulé son visa à un correspondant du NY Times au Brésil qui avait mentionné ses problèmes avec la boisson dans un article, avant de revenir sur sa décision après un tollé général. L'administration a connu une modernisation tardive au Brésil avec Getúlio Vargas. Il paraît nécessaire d'améliorer l'efficacité de l'administration dans un pays corrompu qui a longtemps vécu sous les bottes des militaires. Le dernier obstacle à l'action gouvernementale, c'est le problème des états fédérés et des municipes (grandes villes). [...]
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