Démocraties capitalistes, neutralité de l'Etat, analyse marxiste, médias d'information, politique fiscale
Jeter la lumière sur le débat qui oppose l'analyse pluraliste et l'analyse marxiste de l'État démocratique dans la société capitaliste est ce que nous allons tenter de faire dans ce texte. Ou plutôt, nous allons expliquer laquelle des deux théories offre une explication plus convaincante sur les sujets des médias d'information de masse dans les démocraties capitalistes et sur la politique fiscale en particulier. L'État est-il neutre, avec un peuple souverain ? Ou favorise-t-il systématiquement la bourgeoisie, ne supportant pas la remise en cause des intérêts vitaux de cette dernière ?
[...] Mais cette information, les populations l'ignorent, car même les journalistes sont contrôlés, ce qui permet au gouvernement d'exercer un contrôle sur les premiers commentaires et bulletins de nouvelles. De plus, la théorie pluraliste avance l'idée que dans la compétition pour influencer l'action du gouvernement, tout groupe d'intérêt de la société peut trouver des moyens pour se faire valoir : les partisans de notre démocratie citent des victoires politiques remportées par les forces populaires. Ce sont des victoires remportées contre l'opposition du gouvernement, du patronat . [...]
[...] Tout cela est en fait la conséquence de la concentration de capital, qui est l'aspect fondamental du capitalisme. Le considérable capital essentiel pour fonder un journal de masse est bien entendu hors de la portée des forces populaires. Aux médias de masse comme outil de domination idéologique, on peut également ajouter les nombreuses agences de presses et de relations publiques financées par les membres de la bourgeoisie, ainsi que l'éducation, favorisée par la culture bourgeoise, qui à de ce fait une capacité hors pair d'influencer l'opinion publique. [...]
[...] Celles-ci sont naturellement d'orientation conservatrice, ou au mieux, libérale. Les journalistes sont dans le texte de La Maîtresse d'école[1], au cœur des débats. Leur étude montre en effet, une certaine censure invisible, avec différents procédés tels que cacher en montrant ou encore, les omissions, les photos, méthodes et organisations utilisées pour que la majorité de la population pense de la sorte : Puisque c'est pire ailleurs (du moins les journaux nous le disent bien), il faut alors se contenter de notre société telle qu'elle est sans rien y changer. [...]
[...] Mais il peut bien se passer de la confiance des forces populaires. Comment expliquer l'écart entre ce que désire la majorité et la politique fiscale menée par les gouvernements? En fait, des pans entiers de notre système politique jouent un rôle principalement symbolique pour faire croire au peuple que l'État est neutre et défend l'intérêt commun. À part les concessions de temps en temps pour contenir la pression populaire, le moyen principal de la démocratie capitaliste pour résoudre ce problème est donc de tenir les classes populaires à l'écart de la vie politique. [...]
[...] L'analyse marxiste de notre démocratie est donc cette approche dialectique, qui aborde l'État comme partie intégrante de la totalité des rapports qui constituent la société, et qui permet de comprendre comment le système capitaliste, sans supprimer les libertés politiques, arrive à transformer la démocratie en outil de domination. Enfin, avec la passivité qu'on observe aujourd'hui dans les sociétés capitalistes, les populations ne cherchent pas de changements, non pas parce qu'elles sont contentes de l'ordre établi, mais parce qu'ils considèrent sa transformation impossible. La Maîtresse d'école, L'arme de l'information, Montréal, Info-FNEEQ Ibid. [...]
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