Entre démocratie directe et démocratie représentative, l'enjeu n'est pas de savoir si la souveraineté est nationale ou populaire, il convient plutôt de s'interroger sur la façon dont les gouvernés vont exercer cette souveraineté.
La démocratie directe est un régime politique dans lequel les citoyens exercent directement le pouvoir, c'est un système idéal dans la mesure où il répond nécessairement à l'aspiration populaire puisque les gouvernés sont aussi gouvernants. Au contraire, dans la démocratie représentative, le Peuple n'exerce pas directement la souveraineté, il en délègue l'exercice à des représentants élus mais en reste titulaire, n'en perdant que la jouissance.
Mais la démocratie directe et la démocratie représentative, a priori opposées, sont-elles vraiment inconciliables ? Ne pourrait-on pas imaginer et n'existe-t-il d'ailleurs pas déjà des régimes à mi-chemin entre ces deux formes de démocratie ?
[...] La démocratie directe, solution théorique en vue du plein exercice de la souveraineté populaire mais qui semble utopique dans sa pratique effective. La démocratie directe est la forme privilégiée du modèle de la démocratie athénienne ; les Etats qui s'approchent de cette forme de démocratie admettent de plus généralement des droits d'expression, de manifestation et d'initiative très développés ; enfin, elle tend à garantir l'expression et la prise en compte des minorités, parfois problématique en démocratie représentative. Cependant, son effectivité complète est irréalisable : le rassemblement de tous les citoyens est inconcevable à grande échelle et prendrait bien trop de temps à chacun ; tous les citoyens n'ont pas les connaissances requises pour voter des lois sur des sujets techniques en particulier ; les citoyens pourraient avoir tendance à privilégier leur propre intérêt au détriment de l'intérêt général ; . [...]
[...] De fait, la grande majorité des Etats démocratiques à la surface du globe vivent sous un régime représentatif mais comportant une part relativement importante de démocratie directe. Aussi remarque-t-on que de plus en plus d'Etats évoluent dans le sens d'une démocratie semidirecte, volonté qui cherche notamment à proposer une réponse au désintéressement croissant des citoyens de la vie politique et qui pourrait être favorisée par le développement de nouvelles technologies accessibles à un nombre croissant de citoyens. Est-ce à dire que l'on s'approche du meilleur système, celui du compromis entre démocratie directe et démocratie représentative ? [...]
[...] Fiche technique : Démocratie directe et démocratie représentative sont-elles inconciliables ? Entre démocratie directe et démocratie représentative, l'enjeu n'est pas de savoir si la souveraineté est nationale ou populaire, il convient plutôt de s'interroger sur la façon dont les gouvernés vont exercer cette souveraineté. La démocratie directe est un régime politique dans lequel les citoyens exercent directement le pouvoir, c'est un système idéal dans la mesure où il répond nécessairement à l'aspiration populaire puisque les gouvernés sont aussi gouvernants. Au contraire, dans la démocratie représentative, le Peuple n'exerce pas directement la souveraineté, il en délègue l'exercice à des représentants élus mais en reste titulaire, n'en perdant que la jouissance. [...]
[...] C'est l'histoire des nations anciennes et des nations modernes. Le système représentatif est une procuration donnée à un certain nombre d'hommes par la masse du peuple, qui veut que ses intérêts soient défendus, et qui néanmoins n'a pas le temps de les défendre toujours lui-même. De nombreux reproches ont néanmoins été formulés à propos de ce système : les élus ne représentent guère la diversité des électeurs (classes sociales, origines ) ; en leur ôtant le lien direct avec le pouvoir, les citoyens se désintéressent de son exercice (taux d'abstention élevés) ; enfin, les intérêts des représentants ne coïncident pas nécessairement avec ceux de leurs électeurs. [...]
[...] Les débats publics à l'échelle locale et, dans une certaine mesure, les sondages peuvent également être considérés comme des procédés relativement récents de démocratie directe. B. La démocratie semi-directe, forme mixte et alternative proposée par de nombreux Etats pour tenter de dépasser les limites inhérentes à chaque forme de démocratie. La démocratie semi-directe, proposant de nombreuses formes de démocratie directe tout en restant dans un régime représentatif, semble être un compromis satisfaisant pour un certain nombre d'Etat, en vue de faire participer les citoyens à l'exercice du pouvoir tout en garantissant la modération nécessaire par le biais des représentants élus. [...]
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