La crise du politique ? Déclin et mutations de la participation politique

Résumé du document

La crise de la participation a souvent été interprétée comme symptôme d'une crise générale de la politique et cela d'autant plus qu'elle a été accompagnée d'un fort mouvement de défiance des français vis à vis de leur système politique.
Cependant, si nous nous tenons à la définition de la participation politique donnée par Myron Weiner - à savoir, « toute action volontaire ayant du succès ou aboutissant à un échec, organisée ou non organisée, épisodique ou légitime dans le but d'influencer le choix des politiques, la gestion des affaires publiques ou le choix des dirigeants politiques à tous les niveaux de gouvernement, local ou national. » - la participation comprend le vote, toutes les activités connexes et les activités partisanes qui en découlent mais également, et ce à partir des années 70, les modalités d'action directe. Et si l'abstentionnisme témoigne d'une possible crise du politique ce n'est pas tant dans l'expression d'un refus d'engagement politique mais bien dans la volonté de recourir à de nouvelles formes d'engagement...

Extraits

[...] Comment s'explique cette apathie ? La crise de la participation a souvent été interprétée comme symptôme d'une crise générale de la politique et cela d'autant plus qu'elle a été accompagnée d'un fort mouvement de défiance des français vis à vis de leur système politique. Cependant, si nous nous tenons à la définition de la participation politique donnée par Myron Weiner - à savoir, toute action volontaire ayant du succès ou aboutissant à un échec, organisée ou non organisée, épisodique ou légitime dans le but d'influencer le choix des politiques, la gestion des affaires publiques ou le choix des dirigeants politiques à tous les niveaux de gouvernement, local ou national. [...]

[...] Multiplication de la participation contestataire : élargissement du concept de participation - Nouvelle forme d'expression : les manifestations. Aujourd'hui, importance des micro-mobilisations réunissant moins de 50 personnes et le plus souvent mobilisées sur des revendications ponctuelles. Importance du besoin croissant d'interpellation directe du politique qui se manifeste dans les manifestations ad hoc, organisées à l'occasion d'une visite d'une personnalité politique par exemple. - les actes de participation sont dans un certain nombre de cas un composé mixte et instable d'activités légales et illégales, pacifiques et violentes. [...]

[...] Augmentation des engagements éloignés de la norme démocratique. - l'action protestataire - manifestations, occupation de bâtiments, destruction de biens -est dorénavant le mode d'expression privilégié des couches urbaines salariées. [ Il apparaît cependant que les manifestations violentes sont un moyen pour défendre les valeurs matérialistes et qu'elles sont le fait de catégories de personnes en déclin ( indépendants, couches anciennes du salariat Conclusion Les poussées protestataires des années 70 et 80 avec des taux d'abstention record ont souvent été interprétées comme un symptôme d'une crise générale de la politique et cela d'autant plus qu'elles avaient été accompagnées d'un fort mouvement de défiance des français vis à vis de leur système politique. [...]

[...] L'offre politique ne rencontre plus la demande des individus qui, de plus en plus, cherchent à s'exprimer de façon directe et personnelle. La crise s'enracine, comme le font remarque P.Perrineau et N.Mayer dans cette difficulté du système politique à répondre aux nouvelles exigences des citoyens. Nous assistons aujourd'hui à une crise de mutation où les vieilles modalités d'engagement meurent et de nouvelles cherchent à naîtrent Bibliographie ( L'engagement politique : déclin ou mutation Paris : Presses de la FNSP ( L'électeur français en question, Paris : CEVIPOF ( Comportements politiques, P. [...]

[...] De ce fait, c'est peu à peu le modèle même de la citoyenneté qui évolue : au modèle communautaire du citoyen engagé succède le modèle sociétaire de l'associé. La citoyenneté s'inscrit de moins en moins dans un cadre national mais se dirige peu à peu vers un modèle transnational, voire post-national. Si aujourd'hui il y a crise du politique ce n'est pas que l'on verse dans la dépolitisation, mais bien qu'on se trouve à un tournant de la vie politique. [...]