Le droit est un instrument de la domination de classe, à l'opposé des affirmations idéologiques (aussi élaborées qu'elles soient) selon lesquelles le droit représenterait une expression « supérieure » de valeurs qui existeraient au-dessus et au-delà des intérêts de classe. Cette analyse de Marx du droit et de son fonctionnement dans l'Etat-nation peut être étendue aux relations et aux institutions internationales.
[...] Dans toutes les sociétés de classe, le droit est un instrument de la domination de classe. Les premiers idéologues qui contestèrent l'existence du droit international apparaissent assez tôt, à travers une littérature politique de Machiavel à Raymond Aron, ils tendent à privilégier la realpolitik (désigne la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l'intérêt national plutôt que le droit international qu'il juge trop utopique George Burdeau ignore complètement le droit international dans son ouvrage traité de science politique Hans Kelsen va plus loin encore en partant du principe qu'il n'y a pas de droit sans contrainte, la seule effectivité étant la violence. [...]
[...] Les théories de la morale internationale sont, pour la même raison et en vertu du même processus, le produit des pays ou des groupes de pays dominants II/ Les divergences entre Auteurs Marxistes sur la reconnaissance du droit international Mais cela ne signifie pas que dans toutes ses composantes le droit international n'est qu'un simple reflet des relations économiques entre Etats, ici nous avons une divergence entre auteurs marxistes : -pour certains, il n'existe pas de droit international général puisque la société est divisée en 2 groupes opposés les Etats féodaux/capitalistes et les Etats prolétaires, le droit ne peut s'établir entre ces deux types d'Etats, inconciliables et sans relations. -pour d'autres marxistes il existe bien un droit international, incontestable, mais ne servant qu'à établir la force des Etats les plus puissants. [...]
[...] III/ L'apport de la contestation Marxiste Très simplement les auteurs Marxistes ont repris, pour leur analyse du droit international le raisonnement dialectique qu'ils utilisaient pour expliquer le droit national, ils voient les règles du droit international comme la solution apportée, à un moment donné, aux contradictions qui marquent la société internationale. L'apport de l'analyse Marxiste à la théorie du droit international se trouve en droite ligne de la doctrine objectiviste sociologique : comme toute discipline juridique le droit international est indissociable de la structure économique et sociale dont il est le reflet et dans laquelle il trouve son fondement. [...]
[...] Mais la vérité, c'est que ces lois internationales seront toujours déterminées par les intérêts matériels et politiques des classes dominantes des pays dominants. Et c'est une illusion dangereuse que d'imaginer autre chose. Le droit ne serait qu'un alibi pour cacher les rapports de force entre Etats, la superstructure derrière laquelle se dissimule les intérêts des nations nantis, les nations soucieuses de protéger l'ordre établi aux dépens du progrès de l'humanité tout entière. Les marxistes vont dénoncer le positivisme juridique, doctrine dominante, qu'ils voient comme faussement neutre dans sa vision des normes et société internationale. [...]
[...] La dénonciation de l'utilisation du droit international comme superstructure Le droit est un instrument de la domination de classe, à l'opposé des affirmations idéologiques (aussi élaborées qu'elles soient) selon lesquelles le droit représenterait une expression supérieure de valeurs qui existeraient au-dessus et au-delà des intérêts de classe. Cette analyse de Marx du droit et de son fonctionnement dans l'Etat-nation peut être étendue aux relations et aux institutions internationales. Les pays capitalistes peuvent accepter des lois qui donnent l'impression de réguler et de mettre de l'ordre là où il n'y a que des rapports basés sur une concurrence féroce et ils donneront à ces lois une apparence idéalisée d'altruisme, en appelant à la paix, à l'harmonie, aux droits naturels et aux libertés de l'humanité. [...]
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