Un mode de scrutin n'est jamais neutre. La méthode employée pour traduire en siège les votes des électeurs est déterminante pour un régime et peut influer considérablement sur la nature des partis politiques et par conséquent sur le régime lui même.
Le régime parlementaire britannique se caractérise par la pratique du scrutin majoritaire uninominal à un tour. Ce scrutin permet d'élire dans chaque circonscription, et il y en a 659 au Royaume-Uni, le représentant qui dispose d'une majorité relative. C'est le scrutin le plus simple mais qui a de nombreuses conséquences sur la vie politique britannique.
La première des conséquences de ce scrutin est la surreprésentation de la majorité. En effet, dans chaque circonscription, le parti dont le représentant est arrivé en tête remporte l'ensemble des sièges, c'est-à-dire un, et les autres partis n'ont rien, même si peu de voix les séparent du parti vainqueur. Il s'ensuit un phénomène d'amplification qui donne au parti ayant la majorité relative dans la majorité des circonscriptions la majorité absolue en sièges. Par exemple, dans un Etat fictif de 40 circonscriptions, de chacune 100 électeurs, il suffirait à un parti de remporter 51 voix dans 21 circonscriptions pour disposer de la majorité absolue en sièges, même si ce parti n'a remporté aucune autre voix dans les autres circonscriptions.
Ainsi, un parti peut être minoritaire dans le pays et être majoritaire au parlement quand bien même un autre parti emporterait 2/3 des suffrages exprimés au niveau national. Si cette situation est rare, elle s'est produite plusieurs fois au Royaume Uni, notamment en 1974 : les travaillistes avec Wilson recueille 37% des voix pour 47,5% des sièges alors que le parti conservateur remporte 38% des voix pour 47% des sièges.
[...] Les conséquences du mode de scrutin britannique Un mode de scrutin n'est jamais neutre. La méthode employée pour traduire en siège les votes des électeurs est déterminante pour un régime et peut influer considérablement sur la nature des partis politiques et par conséquent sur le régime lui-même. Le régime parlementaire britannique se caractérise par la pratique du scrutin majoritaire uninominal à un tour. Ce scrutin permet d'élire dans chaque circonscription, et il y en a 659 au Royaume-Uni, le représentant qui dispose d'une majorité relative. [...]
[...] Si cette situation est rare, elle s'est produite plusieurs fois au Royaume-Uni, notamment en 1974 : les travaillistes avec Wilson recueille 37% des voix pour 47,5% des sièges alors que le parti conservateur remporte 38% des voix pour 47% des sièges. On observe donc avec ce type de scrutin un phénomène déformateur et amplificateur, dont je vais vous donner un exemple frappant : en 1959 les conservateurs remportent 365 sièges pour des suffrages exprimés, alors que les travaillistes remportent près de 30% de sièges en moins pour seulement 5 points de différence. voix- 258 sièges). Ce phénomène est représenté par la loi du cube. [...]
[...] Cette instabilité politique a pris fin quand le parti Labour a finalement pris le dessus sur le parti libéral, ce qui s'est traduit par un retour du bipartisme. Maurice Duverger, décrit dans son ouvrage les partis politiques en 1951 les conséquences du scrutin uninominal à tour, qui selon lui tend à un système dualiste avec alternance de grands partis indépendants. L'alternance, qui va de pair avec le bipartisme, est une conséquence importante du mode de scrutin. Elle repose principalement sur l'électorat flottant. En effet, un parti va toujours chercher à remporter les circonscriptions indécises où l'écart de voix entre les deux partis est très faible. [...]
[...] Le premier ministre dispose alors d'un mécanisme efficace pour mettre en place sa politique. Cependant, si le premier ministre est assuré que l'opposition ne pourra pas le renverser par une motion de censure, sa responsabilité est engagée devant son parti et il peut être démis de ses fonctions en cours de mandat, comme Mme Thatcher en fit l'expérience en 1990. Le scrutin majoritaire uninominal à un tour permet donc une grande efficacité gouvernementale, et c'est ce que recherchent avant tout les anglais, plus qu'une représentation plus juste des opinions publiques. [...]
[...] Au-delà de la dynamique dualiste de tout régime représentatif qui confronte le gouvernement à l'opposition, plusieurs aspects expliquent l'entretien du bipartisme par le scrutin : - tout d'abord, le tour unique pousse les électeurs à voter utile, pour un parti qui a des chances d'être élu, ce qui explique que les voix se concentrent sur les deux grands partis actuels : travaillistes et conservateurs, ce qui a poussé parfois des partis à ne présenter aucun candidat dans certaines circonscriptions. Ce phénomène a desservi le parti libéral qui au fur et à mesure des années a présenté de moins en moins de candidats. [...]
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