[...] Le confédéralisme est le fruit d'une volonté d'union sincère, où la mise en commun des forces et des ressources de chacun permettait aux membres de se prémunir contre un impérialisme hégémonique. Tel fut le cas avec la Confédération des Trois cantons (étape mère de la Confédération helvétique) dès 1291, face au Saint-Empire romain germanique, ainsi que les Etats-Unis d'Amérique en 1777, lorsque les Treize colonies s'extirpèrent du giron britannique. Cette volonté n'empêcha pas les confédérations de décliner rapidement.
A. Une pérennité limitée
1. Des confédérations éphémères
Les durées de vie de la plupart des confédérations historiques se montrent relativement courtes. Après l'effondrement du Saint-Empire romain germanique, l'Allemagne connut deux confédérations : la Confédération du Rhin (1806-1813), la Confédération germanique (1815-1866). Les Etats-Unis, outre leur première union sous la forme d'une confédération peu pérenne (1781-1789), virent une nouvelle confédération lors de la guerre de Sécession, qui fut tout aussi courte (1861-1865). Toujours en Amérique du Nord, le Canada connut une confédération à partir de 1867 jusqu'à la réforme fédérale de son statut en 1982. L'Afrique postcoloniale connut aussi plusieurs confédérations, notamment celle de Sénégambie (1982-1989), ainsi que l'union du Ghana, du Mali et de la Guinée (1961-1969). Enfin, un des derniers exemples en date remonte à la Serbie-et-Monténégro, aujourd'hui distinctes, qui dura entre 2003 et 2006. Ces exemples de confédérations à la durée de vie visiblement limitée indiquent la présence de problèmes internes qui ont provoqué leur dislocation.
[...] 1. L'affirmation d'un Etat fédéral
Suite au constat par les confédérés même d'un échec à leur compromis entre souveraineté nationale et alliance, la Confédération explose pour évoluer, dans la perspective d'union, vers une nouvelle forme plus concrète et à l'Etat fédéral plus fort : le fédéralisme. Ce choix des fédérés de déléguer au gouvernement fédéral une part de leur souveraineté est une condition essentielle dans la mesure où il faisait défaut à la confédération précédente. Cependant, son aspect « centralisateur » ne manqua pas de rencontrer la critique de certains confédérés américains face à des fédéraux comme Hamilton. (...)
[...] Mais le fédéralisme ajoute un nouveau volet essentiel à sa conception politique : la centralisation. En effet, si les pouvoirs sont toujours divisés et partagés entre plusieurs strates régionales, de nouvelles formes d'institutions communes émergent au point de former un Etat fédéral qui n'est cette-fois ci non pas subordonné aux Etats fédérés, mais qui possède une autorité équivalente. Cette distinction qui fonde la différence entre une confédération et une fédération démontre les enjeux des deux systèmes, dont l'un se noie dans des contradictions telles que ses exemples furent limités dans le temps. [...]
[...] Un contexte de mondialisation favorable 1. Une uniformisation culturelle La mondialisation, qu'elle soit économique ou culturelle, pousse fortement à l'unification des sociétés. Les modes de consommation similaires et la croissance des échanges tendent à améliorer les conditions interétatiques. Si bien que de la distance, entre Etats indépendants et voisins pour reprendre la citation d'Hamilton serait aller contre l'expérience des siècles De fait, cette globalisation facilite la perméabilité entre les entités politiques, qui y voient une meilleure coopération avec le système fédéral que confédéral La nécessité de s'intégrer Au regard du monde actuel, il n'est pas très bon de former un petit Etat, à moins d'être doté de ressources abondantes suffisantes pour peser sur les relations internationales (la Gambie et le Qatar par exemple, de superficies égales, n'ont absolument pas le même point). [...]
[...] Pourtant, cette progression connaît quelques cas de mutation, où les entités politiques tendent à retrouver un état de confédéralisme, première étape cette fois-ci vers la séparation. Telle est le projet de l'Alliance Néo-Flamande, en progression dans la partie néerlandophone de la Belgique. [...]
[...] La régénération d'un système 1. L'affirmation d'un Etat fédéral Suite au constat par les confédérés même d'un échec à leur compromis entre souveraineté nationale et alliance, la Confédération explose pour évoluer, dans la perspective d'union, vers une nouvelle forme plus concrète et à l'Etat fédéral plus fort : le fédéralisme. Ce choix des fédérés de déléguer au gouvernement fédéral une part de leur souveraineté est une condition essentielle dans la mesure où il faisait défaut à la confédération précédente. Cependant, son aspect centralisateur ne manqua pas de rencontrer la critique de certains confédérés américains face à des fédéraux comme Hamilton. [...]
[...] Inversement, se séparer d'une fédération reviendrait à perdre de l'influence. L'Etat-Nation apparait comme faible face aux grands Etats multiculturels, comme la Russie. Ainsi, la plupart des anciennes républiques socialistes soviétiques, aujourd'hui membres de la Communauté des Etats Indépendants, possèdent un rôle bien dérisoire au regard de la grande Russie. Poussés par des conditions internes (uniformisation des Etats membres) comme externes (importance internationale d'une coalition), le fédéralisme se montre bien plus compétent que son aîné confédéral. Conclusion générale L'échec de la confédération réside dans sa volonté progressiste de s'unir, tout en restant cantonnée à une idéologie nationale conservatrice. [...]
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