Commentaire d'un extrait La chefferie indienne: fonction et signification d'une institution, à partir d'un extrait de la Société sans État de Pierre Clastres. 2 pages
On retrouve en Amérique du sud le modèle de la chefferie en l?absence d?état. Il y a donc un type de relation spécifique entre le détenteur du pouvoir et ceux qui le lui ont attribué. Ce type de mandat n'est ni un droit ni un privilège mais davantage un devoir vis-à-vis du groupe. Ce chef se doit en effet d'apparaître comme un apaiseur professionnel, d'être généreux, bon orateur. Il a par ailleurs seul le privilège de polygynie.
[...] Extrait La chefferie indienne: fonction et signification d'une institution, à partir d'un extrait de la Société sans État de Pierre Clastres Pierre Clastres ( 1934-1977) était un ethnologue américaniste ayant effectué de très nombreux voyages parmi différentes tribus du Paraguay et du Brésil. Il relate notamment ses expériences à travers ses ouvrages tels Chronique des Indiens Gayakis La société contre l'État et Le grand parler Dans société sans état il évoque notamment une certaine philosophie de vie des sociétés sud Américaines à travers l'exemple de la chefferie Indienne. [...]
[...] Il importe alors de distinguer la fonction modératrice des autres principes. Clastres parle d'ailleurs de distinction entre l'être et le faire c'est-à-dire entre les attributs nécessaires à la constitution du pouvoir et cet intérêt à vouloir maintenir la paix, constituant la mise en œuvre effective des fonctions quotidiennes de l'institution Un pouvoir éminemment fragile Il s'ensuit qu'à travers la distinction du premier critère et des suivants structurant le pouvoir et l'organisation de la société on comprend que le pouvoir du dirigeant est instable. [...]
[...] On est par conséquent face à un véritable paradoxe puisque plus l'autorité du chef est importante plus les exigences du peuple seront croissantes et moins ces dernières s'avèreront réalisables. C'est par conséquent la structure même de l'organisation du pouvoir et des institutions qui est remise en cause. Ainsi Clastres dénonce au travers de son étude le paradoxe des sociétés sans État reposant alors sur le principe de chefferie. Un principe qui semble démontrer toute sa fragilité mais également et surtout impliquant par la même l'instabilité des institutions. [...]
[...] Le prestige d'un chef est en effet notamment rendu possible par sa générosité, générosité contrebalancée par l'échange de femmes. Or on sait qu'en Amérique latine la puissance technologique reste extrêmement limitée lorsque bien même la valeur de la femme est très bien reconnue. Le chef est seul face à des individus qui ont soif d'exigences. Le chef, limité, peut alors se voir épaulé par les femmes dans ses tâches matérielles même si certaines ne peuvent être effectuées que par ce dernier. Dès lors un déséquilibre semble s'opérer inéluctablement dans ce principe d'échange au détriment de la tribu. [...]
[...] Toute crise appelant à sa remise en question. Toutefois même si la fonction du chef illustre toute la fragilité de son pouvoir il s' avère que c'est avant toute chose la structure même de cette société qui doit être remise en cause. II) Les effets du mode d'organisation du pouvoir et des institutions 1°Le principe de réciprocité On l'a dit l'Amérique latine se distingue en l'absence d'état d'un chef à la trinité d'attributs tels que le don oratoire, la générosité et la polygynie. [...]
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