La cohabitation se définit, dans l'histoire politique française, comme la situation où le Premier Ministre et le Président de la République sont de partis politiques opposés. En fait, plus largement, la cohabitation désigne la coexistence d'un exécutif issu d'un parti et d'une chambre législative majoritairement d'un autre parti, comme c'est souvent le cas aux Etats-Unis. Il est ainsi aisément perceptible que la cohabitation aux Etats-Unis et en France revêt deux dimensions différentes, tant au point de vue de l'origine de cette cohabitation qu'au niveau de ses conséquences sur la pratique politique.
[...] La contrepartie est qu'en période de concordance, le Président n'est pas assuré de sa majorité puisqu'elle se fait et se défait selon les propositions de lois discutées. Ainsi, cohabitation ou non, une politique est constamment nécessaire aux Etats-Unis. De plus, les clivages idéologiques ne sont pas fortement ancrés dans le système partisan américain, ce sont plus des catch- all parties dont la ligne directrice est essentiellement pragmatique. La cohabitation semble donc avoir un impact moins important sur la pratique politique qu'en France. [...]
[...] Ainsi, en période de concordance, le Président aux pouvoirs déjà étendus, pouvant être source de droit, obtient un soutien inconditionnel de sa majorité au Parlement, permettant de mener une politique efficace. Les clivages idéologiques entre partis se ressentent en période de cohabitation (cf. le refus de F. Mitterrand de signer les ordonnances concernant la privatisation de Suez et Paribas en 1986). Les effets de la cohabitation Aux Etats-Unis elle est très fréquente : elle a lieu presque sans interruption depuis 1980 (sauf entre 1992-1994 et 2000-2006). Comme l'exécutif n'est pas scindé en deux, il semble à première vue qu'il peut mener à bien une politique cohérente. [...]
[...] En France, les périodes de cohabitation sont celles d'un repli présidentiel, ses pouvoirs étendus sont contrebalancés par ces périodes de coexistence. Elles pallient à l'inefficacité du contrôle parlementaire en temps de concordance. Aux Etats-Unis, si le Président dispose de pouvoirs tout aussi étendus, ceux-ci sont davantage contrebalancés par le contrôle du Congrès et la forme fédérale de l'Etat, et par le fait que, coexistence ou non, une politique de compromis est toujours nécessaire. C'est pourquoi la cohabitation ne bouleverse pas réellement le jeu politique aux Etats-Unis. [...]
[...] Il est ainsi aisément perceptible que la cohabitation aux Etats-Unis et en France revêt deux dimensions différentes, tant au point de vue de l'origine de cette cohabitation qu'au niveau de ses conséquences sur la pratique politique. Pourquoi la cohabitation ? Les deux régimes politiques sont différents : présidentiel aux Etats- Unis, parlementaire en France. Aux Etats-Unis, la séparation des pouvoirs est stricte, le gouvernement est désigné par le Président, il n'émane pas du Congrès et a plus un rôle de conseiller : l'exécutif est monocéphal. En France, la séparation souple des pouvoirs engendre un exécutif bicéphale, où le Président dispose de pouvoirs étendus et où le Premier Ministre émane de la majorité au Parlement. [...]
[...] D'un autre côté, en période de cohabitation, le Président américain peut tenter de courtiser les voix du parti de l'opposition : Bill Clinton a ainsi récupérer des voix de Républicains et pu faire passer des projets de lois grâce à leur soutien. En France, la cohabitation a toujours été dans l'histoire source de crises, suivies en général par une révolution ou par la mise en place d'un régime autoritaire (les Trois Glorieuses, Second Empire). C'est pourquoi elle a suscité foule de questions lors de sa première mise en place sous F.Mitterrand en 1986. (le Président doit-il démissionner ? [...]
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