cohabitation, avènement d'une logique dyarchique du pouvoir, premier ministre, rééquilibrage des pouvoirs, chef de l'État
L'ère des cohabitations qui s'ouvre en 1986 révèle au grand jour la logique dyarchique des institutions.
Les différents épisodes de cohabitation ont relativisé la toute-puissance du chef de l'État en transformant le statut du Premier ministre. De subordonné, ce dernier est devenu concurrent.
[...] La cohabitation conduit ainsi à une présidentialisation du Premier ministre. Donc, par voie de conséquence à un affaiblissement du président. On peut surtout le voir lors de la troisième cohabitation (1997- 2002) car la cohabitation, plus longue que les précédentes, réduisait les compétences présidentielles à des dimensions largement symboliques même si la proximité de l'élection présidentielle de 2002 exacerbe la rivalité entre les deux protagonistes et atténue la faiblesse initiale du président. Le ministre n'apparaît donc plus comme un subordonné, un copilote du président. [...]
[...] La cohabitation (1986-1988, 1993-1995, 1997-2002) ou l'avènement d'une logique dyarchique du pouvoir. L'ère des cohabitations qui s'ouvre en 1986 révèle au grand jour la logique dyarchique des institutions Les différents épisodes de cohabitation ont relativisé la toute-puissance du chef de l'État en transformant le statut du Premier ministre. De subordonné, ce dernier est devenu concurrent. Le retour du 1er ministre Au fil des années, une logique dyarchique va venir endommager la dialectique monarchique de la République. Jusqu'en 1986, celle-ci va fonctionner avec une réalité plus ou moins certaine dans l'opinion. [...]
[...] La Constitution de 1958 a été créée en vue de favoriser un pouvoir exécutif fort. Il serait donc également illusoire de croire que le président puisse perdre tout pouvoir alors que les institutions favorisent leur renforcement. Les cohabitations étant finalement l'épreuve de résistance des institutions, le président n'est pas pour autant totalement désarmé. Certes, il est moins fort que son ministre, mais il continue de peser sur la mise en œuvre de la politique du pays. Il conserve un rôle majeur dans la Défense Nationale, et tout de même un certain leadership en matière de relations internationales : politiques étrangères et européennes. [...]
[...] Même si François Mitterrand maintient pour l'essentiel les fonctions d'incarnation de la république dont il dispose, en particulier sur le plan de la défense et des affaires étrangères, la politique intérieure lui échappe pour l'essentiel au profit du 1er ministre. En fait, la cohabitation est le moment où est respecté le mieux la lettre de la Constitution de 1958. Les textes étant ambivalents, ils favorisent l'émergence d'une compétition entre les deux composantes de l'exécutif. Les Premiers ministres sont en fait juridiquement et politiquement enclins à s'affirmer contre le président. [...]
[...] De plus, il peut mettre fin à la cohabitation en cas de conflit au sein de la majorité parlementaire. L'autorité détenue par le premier ministre en période de cohabitation est aussi différente de celle détenue par le président en période de présidentialisme. Par exemple, le 1er ministre, lui, ne dispose pas de l'onction populaire. De plus, si les pouvoirs sont plus ou moins rééquilibrés, la présidentialisation du président comme du 1er ministre se fait toujours au détriment du Parlement. Le renversement de pouvoir au sein de l'exécutif ne signifie pas pour autant que le Parlement se renforce. [...]
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