Jean Jaurès naît à Castres le 3 septembre 1859 et est issu d'une famille de la modeste bourgeoisie française de province. C'est un brillant élève, il bénéficie donc des chances de promotion sociale qu'offre la République puisque, il est reçu premier à l'École normale supérieure en 1878, puis troisième à l'agrégation de philosophie en 1881. Par son parcours il réalise tout à fait l'idéal Républicain d'ascension sociale par le mérite, il est donc naturellement acquis au Parti Républicain. Il fait alors son apparition sur la scène politique en étant élu député républicain à Castres, sa ville natale, le 4 octobre 1885 et en écrivant dans les colonnes du journal La Dépêche à partir de 1887. Il se situe alors au centre gauche lorsqu'il est conseiller municipal puis maire adjoint de Toulouse. Cependant, il s'éloigne quelque peu de la doctrine Républicaine et de son modèle Jules Ferry en se déclarant favorable à un contrôle de l'Etat sur l'entreprise et en mettant son éloquence au service des premières lois sociales du régime comme la liberté syndicale, la protection des délégués ou encore la création de caisses de retraite ouvrière. Mais c'est finalement l'épisode de la grève des mineurs de Carmaux qui va définitivement changer son orientation politique puisque Jaurès soutiendra la grève, se plaçant alors en faveur des ouvriers contre le patronat. Jaurès est maintenant plébiscité et se retrouve à la tête du parti socialiste français avec Edouard Vaillant. La scène politique leur est enfin accessible puisque c'est la première fois que deux socialistes deviennent ministres, il s'agit de Millerand et de Briand. On entendra d'autre part Jaurès plaider en faveur de Dreyfus, s'opposant ainsi au marxiste orthodoxe Jules Guesde qui ne voit en l'officier qu'un bourgeois dont le sort lui importe peu. Ici on voit que Jaurès s'éloigne de la pensée marxiste en reconnaissant certes la lutte des classes mais en refusant de ne défendre que les classes ouvrières. En 1902, il reprend son siège de député et le conservera jusqu'à sa mort. En 1904, il fonde le quotidien L'Humanité et lutte pour une unité socialiste qu'il verra apparaître sous la forme de la S.F.I.O. en 1905. Enfin, dans les dix dernières années de sa vie, Jean Jaurès marquera un pacifisme acharné prônant la grève générale pour éviter la guerre de 1914. Mais cette position contre la guerre lui vaudra d'être assassiné par un nationaliste au Café du Croissant le 31 juillet 1914 soit trois jours avant le déclenchement des hostilités. Son assassinat a fait de lui un véritable mythe et ses cendres seront finalement transférées au Panthéon en 1924.
En 1912 dans « L'Armée nouvelle » Jaurès récuse l'antipatriotisme et argumente en faveur d'une armée de citoyens vouée exclusivement à la défense du sol national, il défend ainsi une politique de paix contre tout nationalisme. Mais un extrait diffère du thème général de l'ouvrage en marquant un arrêt sur la question du bien fondé ou non du capitalisme. Ici donc, l'auteur s'attache plus précisément à définir le capitalisme à travers ses trois principaux acteurs, le rentier, le capitaliste, et le travailleur. Nous allons ici suivre le raisonnement de Jaurès tout en nous interrogeant sur le décalage entre idéaux et réalités du capitalisme et surtout nous demander en quoi ce texte est en rupture avec la vision socialiste habituelle du capitalisme ?
[...] Ces deux formes de patronat sont loin d'être équivalentes selon l'auteur. Le rentier tout d'abord, lui, est fustigé et considéré comme un oisif qui touch(e) des dividendes, savour(e) les fruits d'une entreprise qu'il ne connai(t) même pas Les rentiers sont finalement pour l'auteur les parasites du système capitaliste, ceux qui le rende proprement inacceptable. En revanche, l'auteur salue à de nombreuses reprises dans ce texte la force de travail du directeur de l'entreprise qui travaille prodigieusement . Ce dernier ne vole donc pas sa place dans l'entreprise puisqu'il contribue fortement à son succès. [...]
[...] Ce n'est donc pas le capitalisme l'ennemi mais bien les parasites de ce système. Jaurès ira même plus loin dans son éloge du capitalisme en considérant la propriété capitaliste comme un grand progrès. Il a en effet écrit dans l'Organisation Socialiste: La dépense personnelle, la consommation égoïste est une destruction : tout l'effort humain s'anéantit en elle. Au contraire, transformer une part de ce produit en un capital qui pourra indéfiniment se reproduire en s'agrandissant, c'est donner à un effort passager une sorte de prolongement et de retentissement indéfini C'est ainsi que dans L'Armée nouvelle, Jaurès parlera de l'éternité de la loi de la valeur se mettant ainsi en opposition évidente avec les fondements mêmes de l'économie marxiste. [...]
[...] Le capitalisme selon Jaurès Jean Jaurès naît à Castres le 3 septembre 1859 et est issu d'une famille de la modeste bourgeoisie française de province. C'est un brillant élève, il bénéficie donc des chances de promotion sociale qu'offre la République puisque, il est reçu premier à l'École normale supérieure en 1878, puis troisième à l'agrégation de philosophie en 1881. Par son parcours il réalise tout à fait l'idéal Républicain d'ascension sociale par le mérite, il est donc naturellement acquis au Parti Républicain. [...]
[...] Ici réside la grande inégalité que Jaurès déplore. Celle-ci étant sans cesse renouvelée par la nature même du capitalisme. En devenant socialiste, l'auteur s'est rallié aux conceptions économiques de Marx. Il condamne alors le système capitaliste, ses conséquences sociales, les crises et la lutte des classes qu'il génère et qu'il qualifie d'« antagonisme profond, inévitable Il dénonce également la concentration financière croissante du capital. Pour mettre un terme à la dépendance des salariés, que Jaurès qualifie de servitude et à la situation de guerre sociale qu'engendre le capitalisme, il faudrait, pour lui, mettre en œuvre une autre société reposant sur la collectivisation de la propriété des moyens de production. [...]
[...] Le capitalisme dit-il est une force trop vivante, trop remuante, trop ardente . On peut se demander s'il ne cherche pas à souligner ici le fait que le capitalisme est une force trop importante et relativement indomptable. Il est alors dangereux de la laisser entre des mains desquelles elle pourrait s'échapper. Le système capitaliste ne paraît donc pas adapté à la société qui ne sait comment le contenir. De plus, le capitalisme apparaît comme un système prônant ouvertement l'égoïsme puisque le capitaliste ne cherche qu'à faire fructifier son propre capital afin d'en tirer le plus de bénéfices possibles. [...]
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