Bipartisme en Europe, Royaume-Uni, bipolarisation, France, élections parlementaires
Dans son Dictionnaire de droit constitutionnel, O.Duhamel définit le bipartisme comme un « […] système de partis caractérisé par l'alternance plus ou moins régulière au pouvoir de deux partis à vocation majoritaire. »
Cette alternance au pouvoir se fait au niveau national : les partis sont les seuls à pouvoir « prétendre diriger le pays » (M.deVilliers) et la prise de pouvoir peut se faire lors d'élections parlementaires (cas d'un régime parlementaire, comme le Royaume-Uni) ou d'élections présidentielles (cas d'un régime présidentiel) ou encore les deux (cas d'un régime mixte).
[...] M.NAUMANN décrit cinq types de facteurs à l'origine de l'émergence du bipartisme dans la Grande-Bretagne du XVIIème siècle : Facteurs institutionnels : l'opposition au monarque Charles Ier (années 1640) entraînent l'émergence de deux grandes tendances : - les loyalistes, qui soutiennent le roi : les Tories - ceux qui défendent le peuple face à la volonté absolutiste du monarque : les Whigs Facteurs religieux - anglicans : Tories - calvinistes : Whigs Facteurs sociaux nobles et membres conservateurs de la gentry : Tories - gentry politiquement engagée : Whigs Facteurs économiques : - favorable à l'intervention de l'État et aux droits de douane, surtout présent dans les milieux agricole et financier : Tories - partisans du libre-échange et d'une non intervention de l'État dans l'économie, implantés dans milieux de l'industrie et du commerce : Whigs Facteurs régionaux : - milieu rural : Tories - milieu urbain et grands ports : Whigs Depuis le XVIIème siècle, la vie politique britannique a incontestablement évolué : les deux partis en opposition caractérisent cette évolution : XVIIème-XVIIIème : parti Tory / parti Whig XIXème : parti conservateur descendant direct du party Tory) / parti libéral (descendant direct des Whigs) depuis le milieu du XXème : parti conservateur / parti travailliste (qui s'est substitué puis a progressivement évincé le parti libéral) 2.2 - France et Allemagne : entre bipartisme et bipolarisation L'Allemagne ou le système à deux partis et demi Depuis la réunification, l'Allemagne connaît un bipartisme partiel : on y assiste à l'affrontement de deux grands partis d'un demi million d'adhérents chacun, le CDU/CSU (Partis chrétiens démocrates) et le SPD (Parti social démocrate), qui ne remportent les batailles électorales que grâce à l'appui des petits partis que sont le FDP (parti libéral, environ adhérents) et les Verts (formation écologiste, près de adhérents). En effet, les partis dominants se voient contraints par le système électoral -alliance de scrutin majoritaire et de scrutin à la proportionnelle- de former des coalitions avec ces partis d'appoint afin de remporter les élections. [...]
[...] Le bipartisme en Europe Dans son Dictionnaire de droit constitutionnel, O.DUHAMEL définit le bipartisme comme un [ ] système de partis caractérisé par l'alternance plus ou moins régulière au pouvoir de deux partis à vocation majoritaire. Cette alternance au pouvoir se fait au niveau national : les partis sont les seuls à pouvoir prétendre diriger le pays (M.deVilliers) è la prise de pouvoir peut se faire lors d'élections parlementaires (cas d'un régime parlementaire, comme le Royaume-Uni ) ou d'élections présidentielles (cas d'un régime présidentiel) ou encore les deux (cas d'un régime mixte). [...]
[...] La France : bipartisme ou bipolarisation ? bipolarisation - M. de VILLIERS, Dictionnaire de droit constitutionnel Processus de regroupement des forces politiques autour de deux pôles conflictuels et antagonistes. Cette situation est celle de la France avec l'opposition droite/gauche si caractéristique de la vie politique française où une multitude de partis coexistent mais se regroupent généralement sous les deux tendances. [...]
[...] En effet, on assiste incontestablement à la domination à droite de l'UMP (Union pour la Majorité Parlementaire)et à gauche du PS (Parti Socialiste) : c'est ainsi qu'aux dernières élections législatives, nous avons failli obtenir un bipartisme à l'Assemblée. Le groupe UDF-MoDem (centre) ne pouvant former de groupe, et le groupe de la Gauche Démocratique et Républicaine (GDR) n'ayant pu être constitué qu'avec une coalition entre les députés du Parti Communiste et les élus Verts. Les groupes UMP et PS représentent la plus grande part des membres siégeant dans l'hémicycle. [...]
[...] La récente législation concernant les élections législatives favorise cette bipartition de l'Assemblée nationale avec notamment le durcissement de la réglementation concernant le financement public des partis (il faut avoir présenter dans les circonscriptions un candidat ayant obtenu au moins des suffrages exprimés - loi du 11 avril 2003). Par ailleurs, notons que l'alternance au pouvoir des présidents de droite et de gauche (avec des plus longs mandats que le seul président du centre, V. Giscard d'Estaing, 1974-1981) et le récent éclatement du parti du centre (UDF) pose réellement la question du bipartisme en France. ANNEXE Tableau récapitulatif du bipartisme européen * pour le Parlement (chambre basse), et donc, dans le cas des régimes parlementaires, pour l'élection du chef du gouvernement (1er ministre ou chancelier). [...]
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