Aragon et le communisme
[...] Ainsi se dévoile la réalité profonde "d'un monde [qui] est une machine sanglante à laquelle les êtres se déchirent comme des doigts arrachés"(C,395). Aragon montre en outre que cette réalité des combinaisons nationales et internationales du capitalisme est au cœur de la vie politique et que celle-ci se réduit, en fait, à un jeu d'apparences trompeuses qui dissimulent ce que sont les véritables enjeux. Ainsi, évoquant les remous politiques que créent un certain nombre d'événements concernant les rivalités coloniales au Congo, il remarque : "Les thèses qui s'affrontent au Parlement, en réalité, résument des intérêts, groupés les uns avec la majorité, les autres avec la minorité. [...]
[...] Enfin, le troisième thème est celui de la révolution, en décrivant comment la prise de conscience de ces processus doit conduire à un engagement révolutionnaire collectif, pour transformer le monde, afin de faire naître une société nouvelle "d'hommes pacifiques et maîtres de leur destin"[4]. Tel est la dynamique intellectuelle que permet de mettre à jour l'analyse de ces deux romans, qui sont révélateurs du passage d'une révolte individualiste et anarchisante à un engagement militant dans les luttes du "monde réel", avec ses responsabilités et ses solidarités. Ceci étant, cet itinéraire, qui est celui d'Aragon lui-même, et qui est interprété par Aragon à la lumière de son engagement communiste, n'est pas, malgré tout, dépourvu d'ambiguïtés. [...]
[...] "Déclaration du Groupe Surréaliste" du 27 janvier 1925. R. Garaudy, op. cit., p Cf. F. Alquié, Philosophie du surréalisme, Paris Manuscrits Doucet, in R. Garaudy, op. [...]
[...] Ils refusent d'être le troupeau expiatoire des jeux incompréhensibles des riches . Armand, le malléable Armand, pour qui n'existe que ce sentiment qui le porte, et qui se dégage à grand peine des ténèbres, n'a pas à se forcer pour reprendre ce cri qui ravage les airs : A bas les trois ans!"(B,343). Armand participe donc à ce mouvement populaire de révolte sans en comprendre tout à fait la véritable signification : "Il est perdu, l'ignorant Armand, au milieu de ces morceaux vivants d'histoire. [...]
[...] Armand, sans argent, est obligé de se mettre en quête d'un travail, sans arriver à en trouver. A mesure que les jours passent et qu'il est de plus en plus affamé, sa situation devient de plus en plus critique. Son expérience sociale est alors celle de la faim dans son corps et celle, dans sa conscience, de l'humiliation partagée avec tous les marginaux qu'il rencontre dans son errance, au point d'en arriver à ressentir de la fierté pour le pourboire qui lui est octroyé en ouvrant la portière d'une voiture de luxe : "Il était fier d'avoir mangé, même de façon insuffisante. [...]
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