Analyse du 'Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes' de JJ Rousseau
[...] L'état de nature en tant que tel n'est pas le reflet d'une réalité historique, bien au contraire, mais une fiction philosophique permettant d'expliquer l'apparition de la vie sociale. Dans la grande tradition naturaliste, et opposé à Hobbes, l'état de nature est pour Rousseau un état de béatitude, où l'homme est seul ; il se passe du secours de ses semblables. En contradiction avec la pensée aristotélicienne, l'homme naturel rousseauiste n'est pas social, du moins pas durablement. Mais si l'homme primitif est asocial, il n'est pas pour autant antisocial. [...]
[...] L'origine des passions humaines est étroitement liée à l'entendement humain car, c'est par leur activité que notre raison se perfectionne. Ces passions ne sont pas développées chez l'homme naturel, uniquement guidé par des besoins physiques primaires. Rousseau met ici en lumière le caractère immuable de l'état de nature, car de l'absence de passion naît l'impossibilité de transmettre les connaissances acquises ; ainsi, rien ne laisse supposer que l'homme sortira un jour de l'état de nature. Dans la suite de son Discours, Rousseau explique les difficultés liées à la résolution du problème de l'origine des langues, point qu'il développera ultérieurement dans son ouvrage, Essai sur l'origine des langues A l'état de nature, aucune forme de langage ne peut se développer puisqu'il n'existe pas de relations sociales entre les hommes. [...]
[...] Jean-Jacques Rousseau Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes Introduction : Jean-Jacques Rousseau est né à Genève en 1712. Lorsqu'il quitte Genève, et au terme de plusieurs mois d'errance, il est recueilli par Mme de Warens qui se chargera de son éducation jusqu'en 1741. Rousseau accède à la célébrité en 1750, en publiant son Discours sur les sciences et les arts. C'est en 1758 qu'il publie son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, œuvre d'un rayonnement intellectuel sans précédent, qui laisse entrevoir les prémices de la philosophie politique rousseauiste développée quelques années plus tard dans le Contrat social. [...]
[...] Comment dès lors en tirer des principes universels et des conséquences sur la vie en société, sachant que c'est elle qui régit les rapports humains depuis la création. De plus, la lecture de ce Discours ayant donné envie à Voltaire de marcher à quatre pattes celui-ci fait remarquer à juste titre que les peuples primitifs n'étaient pas connus pour leur clémence, bien au contraire, mais qu'ils étaient encore plus belliqueux que les peuples civilisés ; la théorie rousseauiste du bon sauvage s'en trouva donc renversée. [...]
[...] Cette autorité politique, chargée de faire respecter les lois, tend à minimiser le clivage exacerbé par l'inégalité sociale et l'instauration du droit du plus fort. Aussi, ce pacte n'est pas une acceptation tacite de la tyrannie ; en effet, la conception rousseauiste interdit l'aliénation légitime de la liberté, et démontre qu'il n'y a pas de penchant naturel à la servitude chez l'homme un peuple qui renonce à sa liberté perd sa qualité de peuple et se dissout de lui-même Du Contrat Social). [...]
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