Zeev Sternhell est un historien israélien, Docteur es Sciences Politiques, il enseigne actuellement l'histoire des idées à l'Université hébraïque de Jérusalem. Né en Pologne en 1935, il se réfugie en France à la fin de la Seconde Guerre Mondiale puis part pour Israël où il devient rapidement officier. Il reviendra en France en 1969 afin de défendre sa thèse de doctorat. Il s'engagera activement dans l'organisation Shalom Archay (la paix maintenant) qui milite pour la création d'un Etat palestinien.
[...] L'homme ne peut pas voter car il est déraisonnable, les masses ne doivent pas accéder au vote car elles sont guidées par le sentiment. L'individualisme lié à la Révolution est lui aussi critiqué et nié dans le sens ou ces penseurs vont s'attacher à considérer la société comme un tout organique non divisible. L'individu n'existe donc pas par lui-même, mais il fait partie d'un tout, il est subordonné à la société. Les théories antirépublicaines sont donc d'autant plus fortes qu'elles trouvent des justifications dans un cadre scientifique important. [...]
[...] C'est avec la contestation de la démocratie libérale que les instigateurs d'idées préfascistes de droit et de gauche trouvent leur premier point de ralliement. En effet le régime politique de la France - c'est-à-dire la III République - est, depuis les années 1880 la cible privilégiée de nombreux contestataires. Au final ce n'est pas plus la démocratie qui est visée que l'ordre instauré après la Révolution. La contestation vise donc non seulement un régime politique mais aussi toutes les idées, concepts et théories qui y sont liées et découlent du siècle des Lumières. [...]
[...] L'auteur ne parvient pas à éviter certains amalgames regrettables, il confond en effet partis de masses et mouvements fascistes de faible influence, ainsi qu'anti-matérialisme et fascisme ce qui lui permet de faire une définition très large du fascisme et en soi contestable. [...]
[...] En faisant une définition large et floue du fascisme, Sternhell s'expose à de vives critiques est là ou il voit une véritable révolution fasciste en France, d'autres n'y voient que de simples contestations. Au final il est reproché à Zeev Sternhell de ne pas avoir donné de définition claire au fascisme tel qu'il le conçoit. Les critiques attribuées à Sternhell visent aussi la thèse centrale de l'œuvre selon laquelle le fascisme serait une sorte de révision du marxisme et de sa transformation en un néo-socialisme à fort caractère nationaliste. [...]
[...] Un nationalisme exacerbé et un socialisme national tentent d'unifier la nation derrière la haine de la République bourgeoise et sémite. Les organisations se forment autour d'un homme fort, d'un chef charismatique à l'instar de Boulanger qui sera capable de fédérer les masses. On veut privilégier le sentiment plutôt que la Raison, l'action plutôt que la réflexion et vanter les mérites d'un homme violent et brave mais soumis à une autorité militaire. En ce sens, le mouvement le plus proche du fascisme et opposé à la liberté sera celui de Maurras. [...]
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